Maximilienne Ngo Mbe, Directrice Exécutive de cette plate forme a réuni les Hommes des médias à Douala ce mardi, afin de dénoncer la décision prise par le tribunal militaire de condamner le président auto proclamé de l’ambazonie et ses compagnons à la détention à vie.
Elle dénonce la décision de justice qu’elle juge entre autres d’inquiétante et exaspérante qui a violé toutes les clauses ratifiées par le Cameroun dans le cadre du respect des Droits de l’Homme : « Après un procès scandaleux en violation flagrante de toutes les règles et procédures judiciaires, au mépris total des directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l'assistance judiciaire en Afrique au terme de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) dont le Cameroun est membre signataire, dix des leaders poursuivis dans le cadre de la crise dite Anglophone ont très lourdement été condamnés au petit matin de ce jour après une torture physique et psychologique sans précédent qui aura duré toute une nuit… ».
Selon la Directrice Exécutive du REDHAC, le paiement de 250 milliards de francs CFA de dommages et 12,5 milliards d'amende que les condamnés doivent payer signent, en plus de la condamnation à perpétuité, la fin de leur vie.
Face à tout ce qui précède, Maximilienne Ngo Mbe et ses compagnons « s'insurgent et condamnent sans vergogne et de façon irrévocable, ce simulacre de procès… ».
Dans sa déclaration, elle affirme que « C'est tout simplement inacceptable une telle plaisanterie judiciaire inique et cynique sans précédent dans un pays dit de droit. C'est là, la preuve s'il en était encore besoin que nous sommes dans un environnement où l'état de droit est foulé au pied de manière abjecte, c'est aussi là, la preuve convaincante et irréversible de la non séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire… ».
Va-t-on assister à un pourrissement de la crise dans les régions du Nord et du Sud Ouest ?
Les membres du REDHAC répondent par l’affirmative, en précisant qu’ils tiennent pour principal responsable, le gouvernement Camerounais « d'un éventuel chaos qui pourrait survenir de ce déni de justice… ».
D’autant plus que « ce show judiciaire de très mauvais goût, survient dans un contexte pourtant marqué par une campagne de retour à l'école dans cette partie en crise baptisée Back2School, initiée faut-il le rappeler par les sieurs Sisiku Ayuk Tabe et Mancho Bibixy… mais aussi à la suite rappelez-vous, du Tweet du Président de la République qui prônait le pardon et la mise en place du dialogue ayant conduit à l'amorce d'un prétendu dialogue à Genève en Suisse pour trouver des voies et moyens d'un retour à la paix… ».
La Directrice Exécutive du REDHAC n’a pas manqué de revenir sur le cas des 174 personnes détenues à la prison principale de Kondengui tout en exigeant la « libération immédiate de Ayuk Sisiku Tabe, Mancho Bibixy, leurs coaccusés et toutes les personnes interpellées dans le cadre de cette crise et celle post-électorale… ».
Autre exigence
« Nous demandons également à l'Etat du Cameroun de se soumettre à une mission indépendante et internationale d'établissement des faits concernant des allégations graves des violations et des exactions des Droits Humains au Nord Ouest et Sud Ouest, tout comme à l'extrême Nord du Cameroun. Il urge également la mise en place d'un cadre propice pour un cessez-le-feu immédiat afin de créer les conditions de la mise en place de la Commission Vérité Justice et Réconciliation pour un Cameroun de sécurité pour tous, justice équitable, paix durable, et développement pérenne… ».
Nicole Ricci Minyem