L’institution statuera sur 18 requêtes en annulation totale ou partielle de l’élection présidentielle mardi prochain des 11 heures en son siège, au Palais des Congrès de Yaoundé.
Il s’agira de traiter les dossiers qui ont été déposés le 10 octobre 2018 par le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) Maurice Kamto, qui demande l’annulation du scrutin dans 7 régions. Il s’agit notamment du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Est, du Sud, du Nord et de l’Extrême-Nord.
Selon le vice-président du MRC, maître Emmanuel Simh, des fraudes auraient été observées dans ces régions. Du côté du SDF, son candidat Joshua Osih souhaite que l’élection présidentielle 2018 soit entièrement annulée, toujours pour des soupçons de fraude.
Cabral Libii du parti Univers et Joshua Osih du SDF quant à eux demandent l’annulation pure et simple de toute la consultation électorale. Selon le candidat du parti Univers, «après avoir rassemblé et confronté les procès-verbaux que nous avons reçus de nos équipes de coordination dans les régions et de nos différents représentants dans les bureaux de vote, nous avons constaté que les procès-verbaux validés au niveau des différentes commissions départementales de recensement de votes et qui seront acheminés à la commission nationale de recensement des votes pour simple enregistrement, puis à la Cour Constitutionnelle pour leur proclamation, sont en totale contradiction avec les copies des procès-verbaux remis à nos équipes juste après le dépouillement public des votes qui a lieu à la fin des opérations de vote».
Les différentes parties vont s’exprimer publiquement pour faire comprendre le contenu de leurs doléances. Leurs griefs oscilleraient entre contestation des résultats et signalisation des irrégularités dans plusieurs régions du pays.
Le greffe du Conseil Constitutionnel a reçu dans les délais légaux les requêtes de ces candidats qui demandent à nouveau de reprendre sur le scrutin. Au cours d’une audience solennelle très attendue les faits et les moyens allégués seront révélés et exposés pour la manifestation de la vérité.
A Elections Cameroon, l’on estime que tous ces recours n’ont aucune chance d’aboutir. «Elecam a travaillé selon la législation en vigueur et les observateurs nationaux et internationaux ont reconnu la pertinence de tout ce qui se passait. L’élection s’est passé de manière régulière», a fait savoir Erik Essoussé, directeur général d’Elections Cameroun, au micro de RFI.
Aux yeux d’Erik Essoussé, ces recours n’ont quasiment aucune chance d’aboutir «parce que, quand vous demandez l’annulation il faut encore que vous ayez des preuves de ce que vous demandez. Le taux d’abstention n’est pas une disposition légale. La loi ne dit pas que quand le taux est faible le tort revient à tel ou tel. Ni au camp qui organise, ni au pouvoir public, ni même aux partis politiques eux-mêmes».
Il l’assure : «Nous avons sorti un fichier qui est crédible, nous avons affiché les listes électorales, la liste des bureaux de vote, on a pris toutes les décisions réglementaires et légales, la décision qui constate tous les bureaux de vote, la décision qui constate les commissions mixtes locales de vote».
Otric N.