Les multiples factions du parti historique ont rejoint un candidat différent, engagé dans la course à la magistrature suprême.
La présence de Habiba Issa présidente de l’Union des Populations du Cameroun, aux côtés de Akere Muna lors de sa conférence de presse il y’à quelques jours, n’a pas surpris grand monde. Elle avait annoncé son ralliement au front populaire pour le développement le 25 août dernier, alors que Pierre Baleguel Nkot le secrétaire général de la même formation politique voulait conserver l’alliance avec le rassemblement démocratique du peuple Camerounais. Rejoignant ainsi Robert Bapooh Lipot, député contesté de l’UPC.
D’ailleurs, c’est à ce niveau que se limitent les points de convergence des deux hommes. Parce que l’élu de la nation absent de la rencontre organisée par le préfet du département du Mfoundi à la veille du congrès ordinaire, tenu en octobre 2017 et exclu depuis 2016 parce que ses camarades lui reprochent son indiscipline, l’usurpation de titre, l’incitation à la division, le non paiement des cotisations et bien d’autres a préféré rejoindre la coalition du G20, auprès des autres partis politiques dits de l’opposition afin de soutenir l’actuel Président du Cameroun, candidat à sa propre succession.
D’autres responsables du parti historique, notamment ceux du Littoral et de l’Ouest ont résolu d’apporter leur soutien à Maurice Kamto, investi par le mouvement pour la renaissance du Cameroun.
Les militants de base, sur tout l’ensemble du triangle national sont alignés derrière le candidat de l’Univers Cabral Libï.
Une répartition qui interroge sur le sérieux de ce parti qui, dépuis des décennies est habité par des dissonances de factions et alimente les conversations après avoir fait à plusieurs reprises, la Une des journaux.
Il y’à lieu de s’interroger sur le rôle que joue le pouvoir en place. La décision prise par le ministre de l’administration territoriale, qui, passant outre les textes et la volonté des militants de l’UPC, a désigné comme seul porte parole, un homme qui, selon Habiba Issa, parle uniquement en ses seuls lieu et place. Elle accuse Paul Atanga Nji d’être venu bouleverser l’ordre hiérarchique établi, en foulant aux pieds les textes en vigueur au sein du parti historique. Ces derniers qui avaient fait d’elle, après trois jours de travaux intenses, la présidente élue et seule porte parole de l’Union des Populations du Cameroun.
Après la célébration au mois d’avril dernier, des 70 ans d’existence du parti du crabe, les Camerounais et même plus les Africains, ont appelé à la cohésion au sein de cette formation politique. L’UPC se meurt depuis de longues décennies, à cause des déchirures, des guerres intestines de leadership. Toutes les factions revendiquent la légitimité ainsi que la légalité, au lieu de maintenir allumée la flamme des pères fondateurs. Ceux qui sont allés au delà des frontières tribales et ethniques et ont posé les bases d’un Cameroun nationaliste.
La politique de positionnement des uns et des autres, le ralliement à tel ou à tel autre candidat, La prise des armes blanches dans certaines localités lors des réunions organisées pour l’achat des consciences à la veille du scrutin du 7 octobre prochain, interroge plus que jamais. Pour le docteur Pierre Sende, lui aussi député de la nation, il est temps que les vrais compatriotes se lèvent afin de remettre le Cameroun aux camerounais. Cela ne pourrait cependant être possible, tant que les enfants d’une même fratrie, continuent de faire prévaloir leur antagonisme.
Nicole Ricci Minyem