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Présidentielle 2018: Doit on craindre le pire au lendemain de la proclamation des résultats?

jeudi, 04 octobre 2018 08:11 Mfoungo

L’existence de la fraude est un concept avéré pendant les élections “ démocratiques” au Cameroun. Or, l’exaltation de certains militants et sympathisants laisse croire que les résultats des urnes pourraient susciter des actions violentes

Les derniers scrutins ont systématiquement fait l’objet d’un contentieux. Les camerounais, las de connaître les résultats avant la proclamation par l’organe en charge de le faire, ont manifesté un désamour de la chose électorale. Tout porte à croire que les mécanismes étaient volontairement mis en place afin d’accorder la victoire à un seul parti politique.

Or, c’est à tout autre chose que l’on a assisté depuis le début de la campagne en cours. La mobilisation que l’on vit à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays, l’engouement enregistré laissent croire que le peuple dans son ensemble est résolu à prendre son destin en main. Ceci est d’autant plus perceptible que ceux qui avaient refusé de s’inscrire sur les listes électorales démontrent qu’ils le regrettent.

La campagne va prendre fin dans quelques heures et, près de 7000 électeurs seront appelés à exercer leur devoir citoyen. Pendant deux semaines, les différents candidats ont fait vibrer le Cameroun, à travers des meetings riches en sons et en couleurs. Les échanges sur les plateaux télé et radio pleins de rebondissements, suscitaient des commentaires très animés qui parfois faisaient naître de vives discussions dans les rues, tant en milieu urbain qu’en milieu rural.

Les militants, les sympathisants, de même que ceux qui se disent neutres mais se font passer pour des spécialistes de la chose politique se retrouvent aujourd’hui encore, dans les réseaux sociaux: tweeter, messenger, Watsapp, facebook et bien d’autres pour défendre ceux qui d’après eux, ont apporté un zeste de fraîcheur, de renouveau pendant cette période électorale.

Trois noms sortent du lot: Cabral Libï Li Ngué Ngué, Maurice Kamto et le président sortant Paul Biya.

L’on assiste à des mobilisations ethnotribales,comme principal facteur d’adhésion des uns et des autres et, l’on se pose la question de savoir si ces positions pourront modifier significativement les résultats à l’issue du vote.

A cet argument, certains intègrent l’alphabétisation qui peut parfois apparaître comme un facteur discriminant pour les électeurs.

25 mille bureaux de vote ont été recensés sur l’ensemble du territoire national et, à quelques heures de la clôture de cette campagne, les candidats, en dehors des derniers meetings, veulent relever le défi de leur présence effective à travers les représentants de leur parti politique respectif. Les scrutateurs formés, sont résolus à défendre chacune des voix qui sera attribuée à leur champion.

Les candidats disposent ils des moyens nécessaires pour encadrer leurs représentants? Ces deux semaines ont elles étaient suffisantes pour toucher l’électorat dans les campagnes les plus profondes, là où nul ne connait Internet, messenger, facebook…

Les positions tribalistes et regionalistes qui ressortent des discussions dans les réseaux sociaux et dans la rue ont déjà donné les tendances et parfois aussi les résultats. Chacun a déterminé la victoire de son champion.

Mais, parce qu’au soir du 7 octobre, il y’aura un seul président, la désillusion profonde laisse craindre des contestations radicales. La passion actuelle perceptible dans chaque camp, fait croire que les uns et les autres seront intransigeants, en mettant la raison de côté. Le sabotage des résultats, surtout qu’il va falloir attendre quinze jours pour connaître le nom de celui qui va présider à la destinée du Cameroun durant les prochaines années, est à prévoir. Les témoignages des personnes ayant requis l’anonymat mais qui ont été contacté afin de donner leurs voix dans les coins les plus reculés de l’Ouest Cameroun, du Nord, du Littoral et du Centre, en échange de l’argent ne contribuent pas à apaiser les tensions déjà vives.

Tous ces facteurs peuvent conduire à une insurrection, qui risquent trouver un écho à la crise sécuritaire qui se vit dans les régions du Nord et du Sud Ouest. D’autant plus que certains candidats ont promis que si les résultats ne sont pas en leur faveur, ils entendent mettre ce pays à feu et à sang.

D’autres ont créé des applications afin de permettre aux électeurs de surveiller leur vote, sans nécessairement avoir besoin d’une connexion Internet. Chacun veut avoir la quintessence de ce que diront les procès verbaux à La fin de la journée du 7 octobre.

La présence des observateurs nationaux et internationaux est un atout dont veut disposer Cabral Libï Li Ngué Ngué, Maurice Kamto et Paul Biya pour défendre la légitimité de sa victoire. Or, la grande majorité de la population, déjà meurtrie par les différentes crises socio sécuritaires, ne veut pas en sus vivre l’exemple de la Côte d’Ivoire.

 

Nicole Ricci Minyem

 

 

 

 

 

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