Le 16 novembre 2018, ils ont reçu les explications relatives à ce barrage de Louis Paul Motaze, le Ministre des Finances.
Le cadre de l’examen du texte portant ratification de l’ordonnance du 2 Octobre 2018, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances du Cameroun pour l’exercice 2018, s’est révélé idoine pour les Sénateurs qui ont voulu en savoir plus sur le projet de construction du barrage de Natchigal. Assurant donc la défense de ce projet de loi déjà adopté à l’Assemblée nationale, le Ministre des Finances a du apporter des éclaircis sur le processus de contractualisation.
«Nous leur avons expliqué la spécificité de ce barrage. D’abord le fait qu’il est construit par une société d’économie mixte qui a, parmi les actionnaires l’Etat du Cameroun et des partenaires techniques et financiers étrangers: Electricité de France, Société financière internationale et bientôt un autre partenaire. Ensuite c’est un partenariat public-privé. Ce n’est pas l’Etat qui s’endette, mais la société NHPC qui va rembourser les crédits, exploiter le barrage pendant la durée de la concession et vendre l’énergie à Eneo. Maintenant les Sénateurs voulaient avoir des précisions sur le prix de l’énergie, s’assurer que cette énergie va profiter à tout le monde. Cette énergie est injectée dans le réseau appelé réseau interconnecté sud qu’on est en train de relier le Réseau interconnecté Nord. Tous les mégawatts produits bénéficient à tout le pays», a déclaré Louis Paul Motaze.
Après cette explication donnée par le MINFI, Elie-Victor Essomba Tsoungui le président de la commission des Finances et du Budget a indiqué que les Sénateurs étaient satisfaits des explications. Car ils ont compris que les conditions données par le panel des bailleurs seront respectées. Il y aura l’ordonnancement de ces dépenses pour payer 620 millions nécessaires pour les indemnisations des populations. Et le Cameroun précise-t-il, va participer au capital de la société d’économie mixte.
A titre de rappel le début des travaux de construction du Barrage Natchigal est prévu pour le mois de décembre 2018. Le contrat y relatif a été confié à Besix Group, entreprise belge du secteur de la construction, qui annonce qu’elle réalisera l’ouvrage en partenariat avec la société française NGE (Nouvelles Générations d’Entrepreneurs, leader du terrassement en France) et la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). Le 8 novembre dernier, Gaston Eloundou Essomba le Ministre de l’Eau et de l’Energie (MINEE) et le MINFI ont pris part à Paris, à la cérémonie de signature des accords de financement de ce projet.
Selon le gouvernement, 15 prêteurs internationaux ayant pour chef de file la Société financière internationale (SFI), filiale du groupe de la Banque mondiale, puis un consortium constitué par les filiales locales de la Standard Chartered Bank, de la Société Générale, d’Attijariwafa Bank (SCB Cameroun) et du groupe BPCE (BICEC), vont mobiliser une enveloppe globale de 786 milliards de FCfa, afin de construire la plus grande centrale hydroélectrique du pays.
Pour ce qui est de son apport, le MINEE avait déclaré qu’il doit apporter un supplément de 420 mégawatts de puissance, soit 30% de la production électrique à l’horizon 2023. «Ce qui signifie que cet ouvrage permettra de consolider voire de renforcer l’équilibre entre l’offre et la demande de l’électricité au Cameroun. Natchigal avec son coût de production de l’électricité plus compliqué que toutes les autres sources d’approvisionnement, va permettre à l’Etat de mieux contenir les tarifs d’électricité. A travers les projets d’interconnexion électrique, l’énergie de Natchigal va attendre toutes les régions du pays», avait-il ajouté.
Liliane N.