Les dernières actualités mettant en scène les sous préfets donnent à s’interroger sur la véritable contribution de ces maillons majeurs de la chaine des élections dans la diffusion de l’idée d’une réelle démocratie au sein de l’opinion publique. Au regard de nombreux faits, on est au regret de se rendre compte que les sous préfets sont manifestement des « assassins » de la démocratie.
Ils choisissent systématiquement d’interdire les manifestations politiques publiques des partis d’opposition qu’ils jugent menaçant pour le parti au pouvoir. Les derniers exemples du MRC dans les régions du Littoral ou de la région du Sud sont assez illustratifs. Fin octobre dernier, le sous préfet d’Ebolowa 2e interdit un meeting pour lequel il a donné l’accord quelques heures plutôt. Pareil, pour le sous préfet de Douala 5e qui devra réinsister à plusieurs reprises pour s’en prendre au parti de Maurice Kamto. Dans ces deux exemples, on a bel et bien perçu que le sous préfet exécutait des prescriptions qui venaient de plus haut. Sinon qu’est ce qui justifierai que le même admet puis refuse une manifestation politique sans grand enjeux.
Aujourd’hui, les sous préfet sont utilisés par le pouvoir pour freiner la candidature de plusieurs acteurs politiques de l’opposition. L’objectif étant de faciliter la tâche aux candidats du RDPC qui ont pour habitude de compétir sur « tapis vert ». Si ces sous préfets sont ainsi manipulables et à la solde des responsables du parti au pouvoir, comment ne pas légitimer l’argumentaire de certains partis politiques à l’instar du MRC qui crient au hold-up électoral ? Quant on sait que dans le cadre de l’élection présidentielle, ce sont ces sous préfet qui président les commissions départementales de recensement des votes.
La neutralité des sous préfets est engagée.
Le sous-préfet est le patron d'un arrondissement. Il représente l'État dans son arrondissement de compétence et assure localement les missions de sécurité, de mise en œuvre des politiques publiques, d'ingénierie de développement territorial, de conseil aux collectivités et d'animation des services déconcentrés de sa circonscription administrative.
De ce point de vue, il représente de manière indépendante et équitable l’ensemble des citoyens indépendamment de leur appartenance politique. Il devrait rester neutre et ne pas prendre partie pour une opinion politique. Fut-elle celle du parti au pouvoir. En principe, on devrait voir les sous préfets prendre part aux activités du SDF, du PCRN, du MRC de la même manière qu’ils prennent part à ceux du RDPC. Il ne devrait pas avoir de confusion entre le parti politique et l’administration de la république. Ainsi, si le ministre de l’administration territorial fait un déplacement en tant que membre du parti, le sous préfet le considère comme tel et lui accorde la même déférence qu’il accorderait à un autre patron de parti politique.
Stéphane NZESSEU