Quatre semaines après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle camerounaise, les membres du mouvement de revendications politiques dénommé "Non au hold-up" ne démord pas. Semaine après semaine, ils s'organisent autour des principales capitales européennes pour battre le pavé et signifier aux yeux du monde entier l'illégitimité du Chef de l'Etat actuel. C'est dans ce même état d'esprit qu'une autre marché est annoncée pour samedi prochain, 1er décembre.
Les camerounais vivant en Belgique se sont donné rendez-vous ce samedi a partir de 14h dans plusieurs artères importants de la capitale belge, Bruxelles. L'ambassade du Cameroun à Bruxelles, le Palais de Justice seront au cœur de l'actualité politique en rapport avec le Cameroun à la faveur d'une grande marche pacifique et non violente pour dire non au hold-up électoral au Cameroun.
Comme c'est le cas chaque semaine, les préparatifs de ces manifestations donnent lieux à de multiples activités. Des actions de mobilisation qui vont très souvent au delà des villes et des pays où se déroulent las marches. Pour cette manifestation, les camerounais viendront de tout le royaume de Belgique, du royaume Uni et de plusieurs autres localités proches du lieu de la manifestation.
Chez les organisateurs, les reunions se multiplient et s'enchaînent. Des réunions dont l'objectif principal est de s'assurer que la manifestation soit suffisamment relayée. Étant entendu que ces mouvements spontanés de revendications ont pour but inavoué donner un peu plus de visibilité à ses acteurs sur le champ politique. Afin de leur apporter un aura qui pourrait éventuellement être marchandé contre un droit d'asile politique dans ces pays où ils vivent pour certains sans papiers.
La stratégie est très simple. Il faut s'en prendre publiquement et de manière austentatoire au pouvoir en place dans son pays d'origine. Dans la suite une demande d'asile politique est déposée dans une préfecture choisie avec en appui les images des revendications publiques faites à l'occasion de pareilles marches de revendications.
Comme il est toujours nécessaire, les formalités administratives sont faites bien à l'avance. Ils exploitent cette liberté de ces pays pour multiplier chaque semaine des occasions de marcher et de revendiquer. Des revendications de plus en plus disparate au fil des jours. Au départ, une contestation exclusivement électorale, du fait de la perte de vitesse et du manque d'engouement autour de la question électorale puisque le vainqueur est connu, ces marcheurs du samedi ont décidé pour survivre, de greffer à leurs revendications, la fameuse crise anglophone pourtant antérieure aux joutes électorales récentes.
Jusqu'en octobre 2018, ils n'avaient pas autant bruité en faveur de la crise anglophone qui faisait déjà sa troisième année. Mais aujourd'hui, puisque la contestation électorale ne fait pas foule et ne servira pas leurs intérêts, ils se rabattent en bon récupérateurs sur la question de la crise anglophone.
Nous avons d'ailleurs entendu l´un des organisateurs de cette marche, Albert Tetang dire que " Ce 1er décembre 2018, des Camerounais veulent dénoncer la confiscation du pouvoir, des libertés individuelles et collectives, le terrorisme d'Etat contre les populations anglophones et surtout le hold-up électoral du pouvoir de Yaoundé qui a pris en "otage le peuple camerounais depuis 36 ans".
Pour cette marche, de nombreuses associations socio culturelles et même politiques dans lesquelles militent cette diaspora camerounaise ont été invitées. Reste à savoir si ces manifestations font encore courrir.
A Bruxelles tout comme dans plusieurs autres pays, où des manifestations similaires sont organisées, ces dernières, revêtues de leur caractère symbolique selon les organisateurs ont pour but de soutenir les victimes de la répression des libertés publiques au Cameroun, spécialement dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ; demander la Libération toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone, demander l'ouverture d'un Dialogue National Inclusif sur la crise anglophone et la réforme des institutions électorales, dénoncer le hold-up électoral du pouvoir RDPC à l'issue de la récente élection présidentielle.
Des actions qui visiblement sont des coups d'épée dans l'eau. Puisque n'ayant aucun véritable impact sur l'exercice du pouvoir à Yaoundé.
Stéphane Nzesseu