Arrêtés de manière arbitraire le 18 mai 2019 à Yaoundé alors qu’ils s’apprêtaient à faire une marche pour dire non à la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Jules Anama et ses amis comparaissent ce jeudi mati devant le tribunal militaire de Yaoundé.
Ils sont huit (08) jeunes camerounais qui sont devant la barre ce mardi pour connaître enfin avec précision les chefs d’accusations qui leurs sont imputés. Huit (08) citoyens qui n’avaient pour seule ambition que de dire aux autorités de la république de trouver une solution rapide à la crise qui décime depuis des années aujourd’hui les autres camerounais qui vivent du côté des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest.
Anama Jules Raymond, Talla Gilles, Ouemba Kuété Christian, Tokam Stanislas, Ndim Juliette Bils, Mbakop Yannick, Zebaze Willy, Kameni Aimé. Ce sont les noms de ces patriotes qui sont jugés devant le tribunal militaire dès ce jour. Des civils devant le tribunal militaire, une situation qu’on a toujours du mal à expliquer dans notre pays. Or nous savons très bien que ces jeunes camerounais qui ont juste voulu faire entendre leurs voix n’avaient pas d’armes, ils ne sont pas militaires, ils n’ont pas commis un braquage à main armée. Ils croupissent dans les geôles du Cameroun depuis le 18 mai simplement parce qu’ils avaient l’intention de dire non au tribalisme au Cameroun, non à la mal gouvernance, non aux détournements de nos francs.
Rappelons que Jules Anama et ses compatriotes ont été arrêtés le 18 mai 2019, à la tombée de la nuit, dans les encablures de l’école de police de Yaoundé. Alors qu’ils circulaient comme tout citoyen vaquant à leurs occupations après l’interdiction de leur marche par les autorités de la ville. Ils vont être emmenés vers une destination inconnue, et personne n’aura des traces de ces jeunes citoyens pendant près d’un mois. Grâce à la mobilisation de plusieurs associations de défense des droits des citoyens, ils vont être conduits à la prison centrale de Kondengui pour que soit enfin ouvert leur procès.
Les procédures ne font que commencer, mais il faut déjà dire que c’est une affaire de plus ou de trop qui contribuera à ternir l’image du pays de Paul Biya sur a scène internationale. Car il faut le reconnaître, les autorités judiciaires de la république sont sous le feu des projecteurs depuis la dernière élection présidentielle de 2018. C’est la raison pour laquelle l’attitude des magistrats conditionnera le regard que les partenaires internationaux et les investisseurs étrangers auront sur notre pays. Leur responsabilité est grande.
Stéphane NZESSEU