La journaliste Henriette Ekwe ne cautionne pas le fait qu’un Préfet menace verbalement une autorité traditionnelle.
Pour Henriette Ekwe, c’est tout simplement inconcevable de voir une autorité administrative proférer des menaces contre une autorité traditionnelle. La journaliste a réagi à la menace que Yampen Ousmanou le Préfet des Hauts-plateaux, dans la région de l’Ouest, a proférée à l’endroit de Sa Majesté Sokoudjou le roi des Bamendjou, par voie de correspondance. Henriette Ekwe dont les propos sont rapportés dans l’édition de ce 27 juillet 2020 du journal Le Messager, dit condamner fermement ce qui se passe entre Yampen Ousmanou et Sa Majesté Sokoudjou.
«L’expression citoyenne est une donnée fondamentale. Le régime de Yaoundé doit le savoir. Nous n’avons pas de leçon à recevoir des administrateurs civils pour avoir combattu pour la démocratisation et la libération de la parole au Cameroun. 30 ans après, c’est inconcevable qu’un préfet menace une autorité traditionnelle. Je proteste avec la dernière énergie contre cette méthode d’intimidation», déclare Henriette Ekwé.
Il n’y a pas que la journaliste Henriette Ekwe qui ne cautionne pas cette sortie du Préfet des Hauts-plateaux. Il y a également Mboua Massock, l’activiste et l’homme politique qui trouve que le roi des Bamendjou est une personne avec l’âme d’un upéciste. «Qu’une injonction du préfet vienne perturber notre action, cela ne nous enchante pas. Le chef Sokoudjou est un homme d’essence nationaliste, un upéciste dans l’âme dont nous avons besoins pour notre encadrement», affirme celui-ci.
Rappel
Le 24 juillet 2020, le Préfet des Hauts-Plateaux a adressé au Roi Sokoudjou, une mise en garde. Cette mise en garde est due au fait que Sa Majesté Sokoudjou a organisé en date du 18 juillet 2020, une concertation politique non déclarée, ceci en violation de la loi du 19 décembre 1990. Pour l’autorité administrative, le roi a mis en péril l’ordre public et la légalité. «Cette attitude de rébellion intolérable est incompatible avec les fonctions d’auxiliaire d’administration que vous assumez. Aussi, ai-je l’honneur de vous mettre fermement en garde qu’en cas de récidive, je prendrai toutes mes responsabilités conformément à l’article 29 du décret précité», a écrit Yampen Ousmanou.
Liliane N.