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Fédéralisme linguistique et sécessionnisme au Cameroun : L’agenda caché des fédéralistes

lundi, 27 août 2018 10:53 Mfoungo

La question de la forme de l’État au Cameroun oppose en apparence trois thèses, à savoir les unitaristes, les fédéralistes et les sécessionnistes. Si les sécessionnistes assument publiquement l’objectif de partition du Cameroun, en revanche, certains fédéralistes, notamment ceux qui soutiennent la thèse de la constitution des États fédérés sur la base linguistique, avancent masqués. Ils dissimulent mal leur agenda qui consiste, in fine, dans la sécession du Cameroun. Nous voulons ici faire tomber ce masque afin de révéler le vrai visage de ces fédéralistes camerounais.

Le fédéralisme et ses formes historiques

Il importe de préciser d’entrée de jeu qu’il n’y pas de lien logique entre le fédéralisme et la sécession. Le problème réside plutôt dans la forme du fédéralisme. En effet, il existe deux types de fédéralisme, à savoir le fédéralisme géographique pratiqué aux États Unis d’Amérique, par exemple, et le fédéralisme ethnique dont on fait l’expérience en Éthiopie.

Contrairement au fédéralisme géographique, le fédéralisme ethnique fait des sensibilités culturelles, ethniques, le critère de constitution des États fédérés. Autrement dit, sans interroger la pertinence du concept d’ethnie, ce fédéralisme veut qu’à chaque ethnie ou groupe ethnique, corresponde un État fédéré. Un juriste et politiste comme Michalon soutient que cette forme de l’État correspond aux spécificités culturelles de l’Afrique. Dans la constitution fédérale éthiopienne, les groupes ethniques sont considérés comme des nations, des nationalités ou des États. Ce fédéralisme éthiopien a pour base la langue. Voilà pourquoi il est dit ethnolinguistique. Parce qu’il est linguistiquement déterminé, le fédéralisme éthiopien reconnaît à chaque nation ou nationalité le droit d’assurer la formation des jeunes dans la langue locale. Ceci engendre des difficultés de communication qui problématisent considérablement l’unité du pays. Pour maintenir cette unité, les politiques éthiopiens ont recours à des expédients fort bricolés, à l’instar des pressions économiques.

Le cloisonnement constitutionnel des identités artificielles dont s’accompagne le fédéralisme ethnolinguistique éthiopien a obligé le législateur à reconnaître aux États le droit de faire sécession. L’exemple éthiopien montre que lorsque la base du fédéralisme est autre que politique, les risques de sécession sont élevés, comme c’est le cas au Cameroun.

Le fédéralisme Camerounais

Deux thèses fédéralistes s’affrontent au Cameroun, à savoir le fédéralisme géographique assumé par Joshua Osih, par exemple, et une autre forme qu’il est difficile de nommer. Cette forme est particulière dans la mesure où elle ne correspond à aucune forme connue. En effet, ce fédéralisme insiste sur la constitution de deux États fédérés sur la base linguistique, à savoir un État anglophone et un État francophone. Ce fédéralisme n’est ni géographique, ni ethnique, ni ethnolinguistique. Nous pourrions, faute de mieux, le nommer linguistique. Les deux langues choisies comme base de ce fédéralisme (le français et l’anglais) sont héritées de la colonisation. L’insistance sur ces langues coloniales comme base du fédéralisme trahit la tendance néocoloniale de ce fédéralisme qui consiste, suivant le principe cher aux colons et rappelé par Towa à la suite de Nkumah, à savoir : « diviser pour mieux régner ».

L’agenda caché des fédéralistes linguistiques camerounais

Il y a, dans le fédéralisme linguistique camerounais, une volonté de nier la diversité socio-culturelle et linguistique du pays : le Cameroun est une mosaïque de peuples et de cultures dont la répartition géographique n’est pas fonction de la carte administrative du pays. C’est ainsi qu’on rencontre les Sawa, par exemple, dans le Littoral, le Sud, le Sud-ouest, etc. Le problème que les fédéralistes ne résolvent pas est celui de la gestion de cette diversité : pourquoi fonder le fédéralisme sur les langues coloniales et non sur les langues locales ? Comment peut-on contraindre un individu à s’identifier comme anglophone ou francophone et non comme Ewondo, Bakweri, Moundang, etc. ? Qu’est-ce qui empêche, une fois la base linguistique du fédéralisme admise au Cameroun, que des tribus instrumentalisent cette base pour demander à se constituer en États fédérés ? C’est ici qu’apparaît l’un des aspects de l’agenda secret des fédéralistes camerounais, à savoir l’éclatement du Cameroun en micro-États.

Le problème majeur auquel ces fédéralistes doivent faire face au Cameroun est que les langues sur lesquelles ils fondent leurs revendications sont dynamiques et donc difficiles à circonscrire géographiquement. Comment, en effet, identifier un anglophone et le distinguer d’un francophone dans un contexte camerounais où l’apprentissage et la manipulation de ces langues ne correspond à aucune répartition sociologique ou géographique ? Y a-t-il une essence du francophone différente de celle de l’anglophone au Cameroun ?

Les fédéralistes linguistiques camerounais répondent par l’affirmative à cette dernière question. C’est, du moins, ce qui ressort du distinguo que le cardinal Christian Tumi établit entre « false anglophone » et « true anglophone ». Selon cette distinction, l’anglophonie et la francophonie ne sont ni des catégories culturelles ni des catégories linguistiques. C’est ainsi qu’un Camerounais qui ne s’exprime qu’en anglais, qui n’a vécu que dans le Nord-ouest ou le Sud-ouest du pays, qui est culturellement intégré, peut être déclaré « false anglophone », parce qu’il n’aurait pas cette essence anglophone acquise une fois pour toutes avant 1961, année de la réunification du Cameroun. En effet, selon Tumi, est anglophone celui qui était installé ou dont les parents étaient installés dans le Nord-ouest ou le Sud-ouest du Cameroun avant 1961.

À partir du moment où les fédéralistes linguistiques camerounais nient une réalité simple, à savoir que la francophonie et l’anglophonie sont non des essences intangibles, mais des catégories linguistiques dynamiques, on comprend que l’idéologie dont ils sont porteur ne consiste pas seulement dans la fédéralisation du Cameroun en vue d’une meilleure gestion de la chose publique. Leur but effectif est de cloisonner des identités créées artificiellement au mépris des réalités sociologiques, linguistiques, culturelles et historiques du Cameroun.

L’énergie qu’ils mettent à créer ces identités pour les imposer dans l’échiquier politique camerounais, montre que leur projet est plus vaste que la modification de la forme de l’État en vue d’une meilleure gestion du bien commun. Le but final de leur démarche est la scission du Cameroun sur la base d’identités artificielles rigides et incapables de dialoguer : l’identité anglophone et l’identité francophone. Parce qu’elles ne peuvent pas dialoguer, ces identités ne peuvent pas cohabiter. C’est alors que le fédéralisme linguistique camerounais conduit à la sécession.

Le fédéralisme linguistique est-il la solution aux problèmes politiques, économiques et sociaux qui secouent le Cameroun ? La réponse à cette question est que ce fédéralisme est un problème supplémentaire dont le Cameroun se passerait bien en ce moment de son histoire. Non seulement il existe des alternatives crédibles historiquement éprouvées à ce fédéralisme, à savoir un État unitaire décentralisé et un fédéralisme géographique, mais en plus, le problème du Cameroun est moins la forme de l’État que la gouvernance (voir la « philosophie de la gouvernance » de Lucien Ayissi).

Article par : Le jeune patriote anonyme

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