Au moment de poser les bases du Programme dénommé Changement Phase 2 – l’Autorité Communale, au cours de cet échange avec ACP, a évoqué de nombreux sujets, notamment le procès qui a confirmé sa victoire à la tête de cette Mairie, les priorités qui sont les siennes mais aussi, la problématique liée à l’exploitation parfois illégale de la Forêt de Messok.
- Monsieur le Maire, peut – on revenir de manière succincte à ce qui s’est passé depuis les élections locales de Février 2020 ?
Le chapitre électoral qui a fait couler tant d’encres et de salive ici, parce qu’après notre brillante élection du 21 février 2020, il faut dire qu’on est entré dans un cycle de problèmes, de procès. De Bertoua, nous sommes arrivés au niveau de la Cour Suprême.
- Peut – on en savoir plus ?
En effet, un groupe de dix Conseillers Municipaux a saisi le Tribunal Administratif pour des raisons fallacieuses que nous ignorons, à la fin ils ont qualifié ça de présomption de corruption, que notre élection n’était pas très légale.
Le Tribunal Administratif de Bertoua a effectivement prononcé l’annulation de notre élection, nous avons saisi la Chambre Administrative de la Cour Suprême parce que nous savions que nous étions dans le bon droit.
Et le 23 Septembre dernier, la Cour Suprême nous a donné raison pour dire que ce chapitre de recréation, de trouble, de mots et de contre mots est terminé. Place maintenant au travail.
- Vous êtes donc résolus à clore ce chapitre et à inviter vos équipes à se mettre dès à présent au travail ?
Au cours des Travaux de notre Conseil, nous avons interpellé les Populations et les Conseillers Municipaux à plusieurs reprises, afin que nous fassions la paix, pour leur dire que nos portes sont ouvertes à tout le monde ; pour leur dire que nous devons travailler ensembles.
Nous avons dit ; « Chers frères et sœurs, ensembles, levons – nous et bâtissons » ; nous n’allons pas perdre un nouveau mandat dans les querelles, les bagarres inutiles.
Pour le travail que nous comptons faire, l’apport de tout un chacun est utile, est indispensable, parce que c’est l’Union qui fait la force.
- Après l’adoption du Budget de la Mairie de Messok, comment sera reparti l’argent ? Quelles sont les priorités ?
Pour répondre à votre question, je vais mettre un accent sur les Investissements de notre Commune. Nous l’avions relevé lors de notre premier mandat, nous avons une forte priorité sur ‘entretien routier.
Nous avons 350 Millions dans l’appui de notre programme le Padi/Dja qui a accordé à notre Commune le financement de l’entretien routier sur le tronçon Messok – Zoulabot 2, avec un pont en matériaux définitifs sur la rivière Bom à Long et la construction de deux forages à Massens et Messok ; Nous avons 27 millions qui doivent être consacrés à l’entretien des pistes communales…
Nous pensons aussi, comme autre projet prioritaire, à l’équipement de la Maison du Planteur ; nous sommes dans une zone essentiellement agricole et la cacao culture fait partie de notre culture de rente par excellence et donc, nous avons construit une Maison de Planteur et, il est question pour nous de la doter de Fongicides et de tout ce qu’il faut aux cacaoculteurs pour qu’ils puissent traiter leurs champs, ce qui est essentiel pour le travail de base d’un agriculteur.
Nous allons construire d’autres salles de classe, parce que nous sommes encore dans le besoin, ainsi que d’autres Centres de Santé parce que ceux que nous avons sont déjà en désuétude.
Il faut aussi le dire, et c’est très important qu’une partie de cet argent va servir à la relance de la finalisation de notre dossier de la Forêt Communale.
- Parlant justement de cette actualité, monsieur le Maire, on a cru entendre qu’une partie de cette forêt n’existe plus, à cause de la coupe permanente des Grumes sans que vous ne soyez informés en plus du vol. Peut – on savoir réellement ce qui se passe ?
Il faut dire concernant le dossier de la Forêt Communale que nous engageons est l’œuvre de nos prédécesseurs depuis 1995. Mais, lors du découpage des Unités Administratives, notre commune s’est trouvée un peu lésée, avec une infime parcelle qui devait revenir à notre Commune et la grande partie a été octroyée à la Commune de Lomié.
Lorsque nous arrivons, nous prenons la décision d’avoir une Forêt Communale et c’est ainsi que des démarches ont été entreprises dans ce sens ; c’est ainsi que nous avons jeté notre dévolu sur les terres qui étaient encore disponibles.
Il faut toutefois reconnaître que lors des derniers sondages, alors que nous étions en quête des partenaires avec lesquels nous pouvions travailler, qu’une grande partie de ces Forets a té exploitée par certains prestataires des unités forestières d’aménagement ; d’autres prestataires des Forêts Communautaires et que oui, la Forêt est gravement empiétée.
- Cela signifie – t-il en d’autres termes qu’il n’existe plus aucun coin de forêt libre ?
Nous ne pouvons pas convenir de cela, encore moins qu’il ne reste que 1000 hectares de Forêt sur notre Forêt Communale qui couvre quand même 20 mille hectares. Nous pensons encore qu’une grande, notamment le Bloc A de notre Forêt qui va autour de dix mille hectares, encore très riche reste disponible, le Bloc B aussi a certes subi aussi quelques infiltrations, mais c’est seulement la moitié des terres qui a été endommagées.
Cependant et dans les deux cas, nous avons des arguments pour étayer notre point de vue, et penser que c’est une partie qui a été utilisées par ces exploiteurs véreux.
La problématique que vous soulevez est réelle car, il faut reconnaître que ces infiltrations faites par les uns et les autres nous portent préjudice aujourd’hui.
Toutefois, la forêt est là, elle est encore très utile, elle est encore très importante, elle fait encore l’objet de plusieurs sollicitations et, nous encourageons les uns et les autres, à venir eux aussi mener leur sondage dans ces espaces, pour essayer de découvrir les richesses qu’elle renferme.
- Avez – vous envisagé de prendre des mesures contre ceux qui ont pendant longtemps, exploité outrageusement cette forêt qui est quand même un pan du patrimoine des habitants de Messok ?
Tout naturellement. Quand nous avons fait ce constat, nous avons sollicité des responsables de l’administration forestière qu’ils demandent à tous ceux qui exploitent dans cette zone, de sursoir à leurs activités, afin de procéder à la délimitation des différents espaces, parce que les Forêts Communautaires, les UEFA sont des Unités qui existent avant notre forêt communale.
Ils ont l’obligation de délimiter leur espace ; cela permet de savoir que tel a tiré tel bois dans sa parcelle ou ailleurs. Et, nous aussi, avons voté une certaine imputation qui va nous permettre de délimiter nous aussi notre forêt communale et d’engager les sondages les plus approfondis, pour qu’on ne parle plus de la Forêt Communale de Messok en l‘air.
Entretien mené par Nicole Ricci Minyem