La présidente du Cameroon People Party (CPP), Edith Kah Walla, a publié une déclaration condamnant le gouvernement camerounais pour avoir procédé à des arrestations « arbitraires et illégales ».
Elle a révélé que depuis 2014, trois catégories de personnes sont enfermées dans des centres de détention au Cameroun, qui pour elle, ne devraient pas y être. Elle a mentionné les personnes arrêtées illégalement et arbitrairement dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, la crise anglophone et la crise post-électorale.
Félicitant l'armée pour ses avancées contre le mouvement Boko Haram, elle a regretté que ce succès ait eu un « prix humain élevé », avec des centaines de jeunes et de femmes derrière les barreaux pendant des années.
Elle a cité le cas de Fomusoh Ivo Feh, Azah Levis Gob et Afuh Nivelle Nfor, trois garçons condamnés à 10 ans de prison pour avoir envoyé une blague par SMS sur Boko Haram, et quelques 84 enfants, certains âgés de 5 ans à peine, qui ont été détenus pendant plus de six mois lorsque les forces armées camerounaises ont fait une descente dans les écoles coraniques de Guirvidig, dans la région Extrême-Nord.
Les arrestations arbitraires effectuées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont alarmantes, selon Kah Walla. Elle a dit qu'au moins 1000 personnes sont enfermées dans des prisons à travers le Cameroun.
« Ce sont les gens qui sont en prison. Des gens qui ont défendu leurs droits, des gens qui ont agi de façon non violente pour signaler ce qui ne va pas dans notre société. Des gens qui défendent des principes et des valeurs », a dit Kah Walla.
« Si nous ne défendons pas ceux qui sont arrêtés et détenus illégalement, ils devront faire face seuls à tous les dangers que cela comporte pour notre société. Il est temps de se lever », a-t-elle ajouté.
Le leader du mouvement Stand Up For Cameroon prévoit d'intensifier sa fameuse campagne du Vendredi noir tout au long du mois d'août, pour la libération immédiate des Camerounais arrêtés illégalement dans la lutte contre la crise anglophone de Boko Haram et la crise électorale.
Elle appelle les camerounais de tous bords à se joindre à son mouvement pour dénoncer les violations des Droits de l’Homme au Cameroun. « Il y a un seul combat. Se rassembler et mettre un terme à un régime qui a amené une violence sans nom, des morts, des difficultés économiques et des conflits sociaux dans le magnifique et extraordinaire pays qu'est le Cameroun », écrivait-elle récemment dans une déclaration.
« Camerounais et Camerounaises, n'ayez pas peur ! La peur est ce que le régime de Biya cherche à vous inculquer. Nous n'avons aucune raison de craindre, nous sommes déjà sans emploi, nous sommes déjà dans la tourmente sociale, nous sommes déjà en guerre, nous mourons déjà », avait-elle ajouté.
Otric N.