Echanges commerciaux, paix et sécurité, et la crise anglophone seront entre autres les sujets au menu des entretiens avec les autorités camerounaises.
« Monsieur Afrique » du département d’État – la diplomatie américaine – se rendra du 17 au 18 mars au Cameroun. Cette visite rentre dans le cadre d’une tournée africaine qui amènera le haut responsable américain au Rwanda, en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Cameroun. Cette tournée est prévue du 4 au 22 mars. Le diplomate se rendra également en France et en Belgique.
Selon la diplomatie américaine, Tibor Nagy va discuter échanges commerciaux, paix et sécurité, et crise anglophone avec les autorités de Yaoundé. Tibor Nagy « dans une entreprise américaine, discutera du rôle du Cameroun en tant que partenaire régional avec des représentants du gouvernement et rencontrera la société civile », fait savoir la diplomatie américaine dans un communiqué.
Le sous-secrétaire d’État américain chargé des Affaires africaines n’est pas un inconnu des dossiers qui lient son pays au Cameroun. En octobre 2018, Tibor Nagy s’inquiétait déjà de la détérioration de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Sur la crise anglophone, le haut responsable pensait qu’elle « s’accentue de jour en jour ». « Si aucune solution n’est trouvée rapidement, nous craignons une radicalisation dans les zones anglophones qui pourrait accroître le soutien dont bénéficient les extrémistes », s’alarmait alors noté.
« La libération de 289 détenus impliqués dans la crise anglophone au Cameroun est une étape positive, mais pas suffisante. Nous exhortons toutes les parties à engager un dialogue élargi sans conditions préalables », avait commenté Tibor Nagy.
Cette visite intervient dans un contexte de frictions entre le Cameroun et les États-Unis. En effet, le 6 février 2019, des officiels Américains annonçaient que les États-Unis ont décidé de réduire leur aide militaire au Cameroun. Ils expliquent cette décision par le fait que l’armée camerounaise s’est rendue coupable d’exactions contre les civils dans la crise anglophone.
Une décision qui a suscité la réaction du gouvernement camerounais. Celui-ci s’est défendu de toutes violations des droits de l’Homme et a tenté de dédramatiser la décision américaine. Mais la dernière actualité sur la crise anglophone ne penche pas la balance du côté du gouvernement. En effet, l’armée est une fois de plus accusée d’exactions.
Selon la Radio Evangelum qui émet depuis la région du Nord-Ouest, le dimanche 17 février 2019, vers 11 heures du matin, les forces de défense du Cameroun ont pénétré dans les locaux de l’Hôpital général catholique Sainte Elizabeth et du centre cardiaque de Shisong. Ils étaient à la recherche de combattants séparatistes blessés qui auraient pu être admis à l’hôpital.
Plusieurs médias rapportent que, les soldats se sont rendus dans les salles de cette section et ont fait sortir un garçon qui prenait soin de sa grand-mère, admise à l’hôpital. Ils se sont rendus ensuite dans les sections intérieures de l’hôpital, sont allés à l’unité de chirurgie et dans les autres services.
Sœur Mary Aldrine Kinyuy, la directrice de l’hôpital note que « le risque de traumatisme chez les patients et les agents de santé est élevé. Les conséquences de l’incident sur les patients de la section du centre cardiaque pourraient être désastreuses et durables. L’administration de l’hôpital était mal à l’aise avec l’incident », rapporte le site d’information catholique Cruxnow.