L’audience qui lui a été accordée par Paul Biya le Chef de l’Etat Paul Biya s’est déroulée le jeudi 6 décembre 2018.
De nombreux sujets ont meublé les échanges entre le Président de la République et son hôte français. La situation socio-politique dans les deux pays et dans la sous-région a été à l’ordre du jour. Il convient de noter que depuis trois semaines, la France fait face à de vives revendications portées par des gilets jaunes qui sont en rébellion contre la politique fiscale et sociale du gouvernement français. La fronde a gagné les lycéens, les étudiants et les agriculteurs, qui en ont profité pour faire valoir des revendications différentes de celles des «gilets jaunes». D’ailleurs l’Ambassadeur de France au Cameroun a indiqué à la presse, que le Chef de l’Etat a voulu savoir plus ce qui se passe avec le mouvement des gilets jaunes. «Le Président m’a interrogé sur le mouvement des gilets jaunes qu’il a suivi comme tous les camerounais avec intérêt, en essayant de comprendre ce qui allait se passer. Je lui ai fait le point des mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre français, avec l’ouverture d’un dialogue qui a été difficile à établir», a-t-il déclaré face à la presse.
Du côté du Cameroun, le pays fait face depuis novembre 2016 à une crise socio-politique qui paralyse les régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Paul Biya et Gilles Thibault ont également parlé de la coopération bilatérale qui existe entre leur deux pays. «Nous avons abordé de nombreux sujets. Nous avons refait le panorama de la coopération existant entre nos deux pays», a déclaré l’Ambassadeur de France au Cameroun.
Les échanges ont aussi porté sur les questions d’ordre économique, avec le projet de construction du barrage hydroélectrique de Natchigal. Pour brièvement parler dudit projet, il faut noter que récemment deux nouveaux investisseurs, Africa 50 et Stoa Infra & Energy ont officiellement fait leur entrée dans le capital de Nachtigal Hydro Power Company, la société en charge du développement et de l'exploitation du projet de centrale hydroélectrique. Concrètement, après les dernières transactions intervenues au sein de la Nachtigal Hydro Power Company, son actionnariat se présente de la manière suivante: 40% pour Edf, 20% pour la Société financière internationale (Sfi), 15% pour l’Etat du Cameroun, 15% pour Africa50 et 10% pour Stoa Infra & Energy. Les travaux doivent débuter ce mois vont durer 57 mois.
Sur ce sujet le Diplomate français a déclaré «il y a de grandes avancées avec la clôture de ce projet marqué par la conclusion de l’actionnariat de NHPC». Sur l’impact du barrage, il a souligné en référence à la signature le 8 novembre 2018 à Paris en France de l’accord pour la construction de cette infrastructure qui doit fournir 420 Mw d’énergie supplémentaire au Cameroun. «Ceci permettra un développement très important du pays».
Pour ce qui est du domaine sécuritaire qui ne pouvaient pas manquer au menu des échanges, S.E Gilles Thibault a indiqué «comme toujours les questions ont été à l’ordre du jour. La France reste, comme le Cameroun très engagée dans la lutte contre le terrorisme». Etant au parfum de l’actualité le Diplomate français n’a pas manqué de saluer la récente création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants. Pour Gilles Thibault ledit Comité présente de nouvelles perspectives pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. «La force ne peut pas être l’unique solution et seul le dialogue peut permettre de résoudre des difficultés», a l’Ambassadeur de France au Cameroun.
Liliane N.