Le journaliste et homme politique Duval Lebel Ebalé a profité des antennes de la station de radio dont il est propriétaire, pour adresser des menaces graves aux militants du MRC et à ceux qu'il considère comme soutien financier du parti. Parmi lesquels Afriland First Bank, la CCA, Santa Lucia et autres.
C'est au cours de son programme radio de grande écoute, "SUR LA PLACE PUBLIQUE" diffusé sur OXYGÈNE FM émettant à Yaoundé sur la fréquence 101.5mhz, que le "Président Duval" a fait cette série de déclaration à nulle autre pareille. Dans un discours prononcé en direct, il a de prime abord annoncé la création d'une "BRIGADE PATRIOTIQUE" en opposition à la "BRIGADE ANTI SARDINARDS" principale responsable des casses perpétrés à l'ambassade du Cameroun en France de même que dans la représentation diplomatique du Cameroun en Allemagne. Dans la suite de ses propos, il a cité quelques grands noms de l'économie du Cameroun, tous originaires de la région de l'Ouest du pays. Les indexant comme les pourvoyeurs de fonds dans l'ombre à Maurice Kamto. Duval Lebel Ebalé a nommément désigné Congelcam, Afriland First Bank, CCA, Santa Lucia et bien d'autres superstructures de l'économie de notre pays comme étant les robinets qui alimentent les actions de revendications du MRC. Plus grave, "le Président du peuple" promet des casses en direction de ces entreprises en guise de représailles si une autre institution du Cameroun était attaquée à l'hexagone. Avant d'appeler le gouvernement de la République a procédé à l'arrestation immédiate des leaders du MRC.
En rappel, le samedi 26 janvier 2019, des camerounais sont descendus dans la rue en répondant à l'appel du président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Bravant les interdictions des autorités préfectorales, ces manifestants ont marché dans plusieurs villes du Cameroun. Ces derniers ont été violemment dispersés par les forces de maintien de l'ordre. A coup de gaz lacrymogène et d'effusion d'eau par la police anti émeute, les manifestants sont repoussés. Et d'après plusieurs vidéos en circulation, de nombreux FMO ont ouvert le feu sur des civils desarmés. Pire encore, une vidéo met en exergue un policier ayant maîtriser un marcheur lui tire dessus à bout portant à hauteur de sa jambe et lui oblige à marcher malgré sa grave blessure. Des actes inhumains.
Parmi les victimes de ces exactions, maître Michelle Ndoki et Celestin Djamen tous deux hauts cadres du MRC. Cette situation a amené leur leader, le Professeur Maurice Kamto à annoncer une nouvelle phase dans ses revendications. Il appelle les citoyens à sortir, à aller dans la rue pour lutter et garantir un pays meilleur pour leurs enfants. En rappel, ici que le MRC revendique sa victoire lors des élections présidentielles d'octobre 2018, où il était officiellement venu en deuxième position.
Des propos qui voilent à peine les intentions tribalistes qui animent nombres de camerounais en cette période de crise. Alors qu'on est sur le terrain politique avec tous ses revers, d'autres ont tôt fait de stigmatiser avec ou sans preuves des aires géographiques précises. Comme ci le mal-être ambiant, la pauvreté, voir la misère dans laquelle croupissent la quasi totalité des camerounais est causée par les tribus ici indexés. Il ne sert à rien de déplacer les débats et de pointer du doigt des citoyens qui eux aussi sont réduits à chercher leur pitance quotidienne avec les mêmes peines qu'on soit du Nord du Sud, de l'Est ou de l'Ouest.
Par ailleurs, nous nous demandons à quoi ressemblerait notre cité si chacun devait créer sa propre brigade pour défendre ses intérêts , ou pour punir les actions des autres citoyens en se substituant aux forces de maintien de l'ordre. S’il est vrai que personne ne doit chercher à défier l’autorité de l’État, il est davantage clair que personne ne doit chercher à se substituer à l’autorité de l’Etat en se rendant justice.
Stéphane Nzesseu