C’est une décision qui est tombée ce lundi soir. Le directoire de ce parti qui se mobilise pour le boycott des élections régionales prochaines a choisi de se retirer de la scène médiatique jusqu’à nouvel ordre. Une décision incompréhensible.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est vraiment le parti de toutes les incohérences. Les décisions des patrons de ce parti politique surprennent par leur curiosité et par le sentiment de précipitation qui semble parfois animer ses choix. Comment comprendre qu’un parti politique qui n’est ni de près ni de loin concerné par la tenue des élections régionales (puisque n’ayant aucun élu dans le collège électoral), en soi à préparer et à poser des actes qui n’auront manifestement aucun effet direct sur la tenue de l’élection en question.
Au rang de ces décisions alambiquées, on va ajouter celle prise ce lundi soir. En effet, le parti de Maurice Kamto a décidé de suspendre toute participation aux émissions de télévision et de radio sur l’étendue du territoire du Cameroun. Or, c’est le même parti qui entend mobiliser ses militants pour tenir des manifestations en vue de bloquer la tenue des élections régionales annoncées par le Chef de l’Etat.
Une question est dès lors inévitable : Comment vont-ils continuer de mobiliser et d’entretenir l’illusion populaire et le populisme dont ses intervenants sur les plateaux se sont fait les spécialistes ? Est-ce que le MRC a d’autres moyens de communication en dehors des médias télés et radios du Cameroun pour faire passer leurs messages ? Peut-être via les réseaux sociaux ? Toujours est-il qu’il faudrait avoir pensé au préalable à un autre moyen de communication pour prendre de cette manière unilatérale la décision de ne plus exploiter les antennes radios et télés du pays pour relayer son message.
Cette décision de se mettre en marge des médias sur l’étendue du territoire va certainement en droite ligne avec la volonté de se mettre en marge du développement de la société camerounaise. Pour un parti politique qui choisit de ne pas prendre part à des élections et veut empêcher à d’autres d’y aller, cette décision conforte simplement ceux qui en doutait encore de l’intention des patrons de ce mouvement de s’auto marginaliser dans la gestion des affaires de la république, mais plus encore, du comportement républicain et citoyen de participation aux mutations sociales ne serait-ce que par le dialogue médiatique.
D’une certaine manière, le MRC vient de rompre le dialogue avec la population.
Stéphane NZESSEU