Réagissant ce vendredi matin sur les antennes d’Equinoxe radio, le porte-parole de Maurice Kamto a décidé de convoler en juste noce ce même jour malgré l’interdiction du sous-préfet de Yaoundé II, Mamadi Mahamat.
Pour Bibou Nissack, cette décision de Mr le sous-préfet n’est ni plus ni moins une incongruité. Il rappelle ce matin que « les règles qui gouvernent l’exercice du mariage relèvent du droit des personnes. Elles sont donc régies au plan judiciaire et non administratif, c’est une garantie constitutionnelle ». Comme pour dire que le sous-préfet n’a rien à faire dans une procédure qui concerne un mariage. L’acte posé par le sous-préfet Mamadi Mahamat est un précédent en la matière, une exception.
« J’ai honte pour mon pays […] cette décision traîne dans la boue l’image de l’administration publique camerounaise ». Pour une affaire qui se serait déroulé en sourdine, sans que le Cameroun et la communauté internationale ne soit informée, voici que le monde est alerté et constate désormais qu’au Cameroun, du fait de ses convictions politiques, il deviendra difficile de convoler en juste noce. Au risque de se faire jeter en prison par le sous-préfet et la gendarmerie de la République. Au final, quels intérêts servent finalement nos agents de l’Etat. Est-ce la communication que le gouvernement veut envoyer au monde en ce temps de crise de coronavirus et surtout par ces temps où des camerounaises sont violemment décapités dans les régions en guerre du Nord-Ouest et du Sud-ouest ? Est-ce ce dont on avait besoin ?
Pour Bibou Nissack, rien à faire. Il reste téméraire. « Je me rendrai à l’hôtel Massao (lieu de déroulement de la cérémonie de noces) avec mon témoin, Maurice Kamto. Nous allons célébrer avec les convives et je vais me constituer prisonnier s’il le faut. Qu’on m’arrête parce que j’ai émis le noble vœu de vouloir me marier ». Peut-être, devrait-on se dire que c’est la présence de Maurice Kamto à une cérémonie de mariage qui crée autant de remous ? Un homme politique, fut-il de l’opposition n’a plus le droit de prendre part librement à des activités de réjouissances civiles ? Qu’est ce qui n’a pas marché ? Qu’est ce qui ne va pas dans notre administration ?
De toute évidence, la journée s’annonce longue pour le couple Bibou Nissack. En espérant qu’elle ne va pas s’achever derrière les barreaux.
Stéphane NZESSEU