Quelques minutes après la sortie de Paul BIYA, à l’entrée du bureau de vote de l’Ecole Publique de Bastos, le porte-parole de Maurice Kamto a tenu à répondre aux propos du Chef de l’Etat.
Olivier Bibou Nissack note de prime à bord l’intérêt du Chef de l’Etat pour le MRC. Pour le porte-parole du président Maurice Kamto, en s’arrêtant sur la question du boycott, ça prouve s’il était besoin que c’est une réelle préoccupation pour le premier camerounais. Seulement, Paul BIYA laisse poindre une once de condescendance à l’égard des militants et des dirigeants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Une attitude que Bibou Nissack qualifie de « mépris ».
Il déclare d’ailleurs que « le mépris est la marque des "petits" esprits car les grands recourent au dédain. En outre, on ne parle pas de ce qui est négligeable... Si jamais on le fait c'est que cette quantité n'est pas aussi négligeable qu'on le laisse à croire, bien au contraire ! Cependant merci pour la pub ».
Evidemment, Olivier Bibou Nissack a raison sur un certain nombre de points. Le fait pour le Président de la République de parler furtivement du MRC et de son action de boycott démontre que c’est une question qui intéresse Paul BIYA. Ce d’autant plus qu’il a évoqué le sujet sans que la question sur le boycott ne lui soit posé.
Mais que le Chef de l’Etat s’en intéresse, il ne peut en être autrement. Puisqu’il est garant de la marche de la Nation, il est forcément informé de tout ce qui se trame dans le pays.
Plus encore, Maurice Kamto et le MRC sont ceux qui ont donné le plus de sueurs froides à l’administration publique ces dernières années. Comment s’étonner qu’il soit préoccupé par la question du boycott des élections lancées par le parti de la renaissance.
D’un autre côté, on est en droit de se demander si Paul BIYA parlait en tant que Chef de l’Etat ou alors en tant que président d’un parti politique qui fait une accroche verbale à son concurrent.
En réalité, le Président de la République est garant des institutions. Il doit les valoriser, les protéger et leur donner de contribuer efficacement à l’action publique. Or les partis politiques sont institutionnalisés et participent à la vie et au développement de la Nation. De ce fait, il est difficile à comprendre que celui qui doit valoriser les institutions parle d’une d’entre elles en des termes peu élogieux.
Mais difficile de savoir si c’est le Président de la République ou le président du RDPC qui s’est ainsi exprimé.
Stéphane NZESSEU