Le parti de Maurice Kamto est à ce jour un acteur incontournable dans la mise en œuvre du dialogue annoncé par le Chef de l’Etat. Mais pour y prendre part, les leaders de ce parti demandent au gouvernement de satisfaire quelques préalables.
Maurice Kamto est arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle au Cameroun. De ce point de vue, il est la deuxième personnalité politique du Cameroun. Malheureusement, depuis le 28 janvier 2019, il est dans les mailles de la justice pour avoir, en compagnie de ses alliés, revendiquer sa victoire volée à ladite élection. Au moment où le grand dialogue est annoncé, difficile de savoir à si Maurice Kamto sera physiquement au Palais des Congrès pour prendre part aux discussions.
La présence de leur président et de ses alliés en prison est la principale réserve posée par le MRC quant à sa participation à ce dialogue qui se veut inclusif. Il est complexe de se dire qu’on ira vers un dialogue politique inclusif en excluant certains acteurs politiques majeurs. Comment aller dialoguer en laissant d’autres acteurs dudit dialogue en prison ?
De même, le parti de la renaissance est fortement préoccupé par l’esquive d’un certain nombre de sujets cruciaux par le Chef de l’Etat à l’annonce du grand dialogue. Paul BIYA aurait fermé la voie aux discussions sur la forme de l’Etat en précisant que les discussions se feront dans le cadre de la constitution en vigueur, de plus il a vite fait de dire que le Cameroun restera un et indivisible. Or, cette question est la principale question que pose le problème anglophone. Selon le parti de Maurice Kamto, Paul BIYA a déjà dit la conclusion du dialogue avant même qu’il n’ait lieu.
Le MRC se dit également préoccupé par les délais de la tenue de ce grand dialogue. Pour ce parti, il n’est pas possible d’organiser en si peu de temps une rencontre d’un aussi grand sérieux.
D’un autre côté, le parti de la renaissance reconnait plusieurs points positifs dans le discours de Paul BIYA. Notamment, l’ouverture faite par le gouvernement de donner la parole aux autres camerounais de la diaspora. Aussi, il salue la participation annoncée des partenaires internationaux du Cameroun pour un accompagnement dans ce processus de dialogue. Le MRC apprécie que le dialogue puisse enfin se faire autour de la question des crises qui secouent les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest, même s’il a fallu attendre trois ans de drames pour y parvenir.
Stéphane NZESSEU