Face à la presse ce 9 Septembre, l’Honorable Cabral Libii a entre autres évoqué des sujets tels que : Les enjeux de ces élections - La Dotation Générale de la Décentralisation mais beaucoup plus L’importance que revêt les Départements dans le processus électoral du 06 Décembre prochain.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, le leader du Pcrn a rappelé les mesures prises au sein du parti dont il a la charge, pour la participation aux élections Régionales
« Tous ceux qui veulent prendre part aux élections régionales au sein du Pcrn ont jusqu’au 13 Septembre 2020, pour déposer les dossiers et ces derniers seront dépouillés par la Commission de Coordination des Régionales, qui va organiser les primaires uninominales dans chaque Département concerné.
Les personnes qui vont participer à ces primaires sont les conseillers municipaux du Pcrn, les membres des bureaux des démembrements du parti, les personnes qui occupent des postes dans les instances nationales du parti et qui sont originaires des arrondissements concernés mais aussi les élus, notamment les Députés.
Pour l’instant et, en attendant les décisions de la Commission Régionales, le Pcrn aura une liste dans le Mbere malgré le fait qu’il n’y’ait que quatre conseillers municipaux dans la commune de Meiganga, dans le Faro aussi, bien que n’ayant aucun conseiller municipal Pcrn de ce côté… ».
Enjeux
Devant les Hommes des médias réunis dans la salle des conférences des locaux abritant le quartier général du Pcrn à Yaoundé, l’honorable Cabral Libii a affirmé qu’ « Il y’a eu un facteur accélérateur de l’avènement du Conseil Régional ou alors des conseillers régionaux au Cameroun, c’est le Grand Dialogue National dont l’une des résolutions ou recommandations était le Statut Spécial…
Et sa mise en place dépend des Conseillers Régionaux et tout le monde connaît, peut être certains, mieux que d’autres, la situation qui prévaut dans le Nord Ouest et le Sud Ouest…
Pour le Pcrn, ces élections sont vécues comme le prolongement ou alors la concrétisation de cette résolution. Malgré quelques réserves, il était important de faire déjà ce qui avait été résolu, tant que cela va dans le sens de nous faire aspirer à une sortie de crise dans la zone anglophone… ».
Un Statut Spécial qui porte des spécificités
Notamment pour le Nord et le Sud Ouest et l’une d’elle est l’organisation de l’Assemblée Régionale dont le fondement se trouve dans la loi du 24 Décembre 2019, portant code des Collectivités Territoriales Décentralisées.
« Le fonctionnement du Conseil Régional dans les huit autres régions est différent de l’autre côté ; là bas, il existe un conseil régional et un président du conseil régional…Cependant, les membres de ces deux Chambres ne peuvent se réunir indépendamment ;
Contrairement au Nord et au Sud Ouest où les assises se déroulent séparément pour ceux qui siègent au sein de l’Assemblée Régional (qui a deux chambres : - la Chambre des Délégués Régionaux qui est comme les 70 que l’on retrouve dans les régions dites francophones – la House of Chief) et le Conseil Exécutif Régional…
D’où l’importance de la réforme de la chefferie traditionnelle au Cameroun afin que ces dernières cessent d’être auxiliarisées à l’Administration ; qu’elles soient subventionnées et qu’elles deviennent le ferment de notre identité, de notre culture, de nos traditions… ».
Il y a par ailleurs « Le National Independant Conciliator » qui est une grande avancée dans le cadre des collectivités territoriales décentralisées et cela peut être un élément à implémenter pour une sortie de crise, si cela est bien menée… ».
Dotation Générale de la Décentralisation
Devant les Journalistes, l’honorable Cabral Libii a relevé l’importance de du Code général des Collectivités Territoriales Décentralisées, notamment en son Article 25 qui stipule qu’ « il est institué une Dotation Générale de la Décentralisation destinée au financement partiel de la décentralisation…
Ce dernier, selon lui doit être pris en compte lors de la Session Budgétaire au lendemain des Elections Régionales car elle fixe l’autonomie qui est à la base de la crise dans les régions du Nord et du Sud Ouest.
Alinéa 2 : « La loi de finances fixe, chaque année, la fraction des recettes de l’Etat affectée à la Dotation Générale de la Décentralisation sus mentionnée…
Alinéa 3 : « La fraction mentionnée à l’Alinéa 2 ne peut être inférieur à quinze pour cent (15%).
ARTICLE 26 : (1) Les charges correspondant à l'exercice des compétences transférées font l'objet d'une évaluation préalable au transfert desdites compétences…
(2) : Toute charge nouvelle incombant aux Collectivités Territoriales en raison de la modification par l'Etat, par voie réglementaire, des règles relatives à l'exercice des compétences transférées, doit être compensée par lé versement approprié à la Dotation Générale de la Décentralisation prévue à l'article 25 ; Ou par d'autres ressources fiscales, suivant des modalités définies par la loi.
(3) : Dans les cas où l'insuffisance des ressources financières des Collectivités Territoriales risque de compromettre la réalisation ou l'exécution des missions de service public, l'Etat peut intervenir par l'octroi de dotations spéciales aux Collectivités Territoriales concernées…
Elections « Départementales » et non Régionales
Sur ce point, le président du Pcrn a défini l’importance que revêt selon lui, les Départements au sein du triangle national. Il relève que les élections du 06 Décembre prochain « démontrent que la Région, telle qu’elle est perçue au Cameroun est un leurre…
Il s’agit d’une entourloupe linguistique habillée des oripeaux du droit parce qu’en fait, il s’agit des élections Départementales car ceux-ci seront enfin reconnus comme circonscriptions politique de notre identité. C’est ce que nous appelons Régionalisme Identitaire – Fédéralisme des Communautés…
Au Cameroun aujourd’hui, les uns et les autres vivent sous une forme identitaire dans leur département respectif donc, ce ne sera pas une invention… ».
Par rapport au Code Electoral
Pour le président du Pcrn, la solution face aux nombreuses crises que traverse le Cameroun, c’est « l’éducation des masses, la conscientisation du peuple… ».
Il ajoute que « le seul et unique moyen de changer le code électoral c’est d’être présent partout où se prennent les décisions. Je suis prêt, à travailler de commun accord avec tous les partis politiques dans l’optique de relire et de proposer de nouvelles dispositions de la loi, pour avoir un code électoral consensuel et, je m’engage d’ailleurs à le défendre à l’Assemblée Nationale. Mais, je n’aurais de cesse de le dire, le meilleur moyen de changer les choses dans notre pays, c’est travailler pour une conscience populaire ».
Nicole Ricci Minyem