Depuis la création de ce parti, il a eu du mal à définir une logique propre de fonctionnement. De frustrations en frustrations, ils sont nombreux qui claquent la porte ou alors qui cessent de s’impliquer dans les activités du MRC.
Premièrement, le MRC n’a pas encore réussi à se départir de son statut de parti d’élites. Au départ, on se serait dit que c’était d’un grand avantage qu’un tel mouvement politique regorge d’autant d’intellectuels et de juristes. Mais finalement, ils ont caporalisé le parti. Certaines classes n’ont pas leur mot à dire. Même s’ils figurent sur les documents du parti, c’est juste pour faire bonne figure. Au moment de prendre les décisions, ce sont à quelque chose près les mêmes personnes qui décident. Or le plus souvent, ce ne sont pas des politiciens de carrière. Ils ont pour seul atout leurs brillantes carrières et leur talent oratoire. Et les choix proposés ne sont pas toujours bénéfiques dans la communication d’une bonne image du parti.
L’un des faits qui illustre bien ce qui est dit plus haut, c’est la guéguerre qui persiste jusqu’aujourd’hui entre le patron de la communication du parti et le porte-parole de Maurice Kamto. Une superposition de rôle qui a participé à faire éclater au jour une des nombreuses dissensions qui couvent au sein de ce parti.
Ils sont nombreux les militants qui croient que le Président est embrigadé par cette élite du parti qui se réjouit des multiples procès que le MRC engage sur le plan national et même à l’international. Ils ont proposé que Maurice Kamto s’associe les efforts des autres forces de l’opposition. Mais l'orgueil de ses conseillers à toujours tout fait foirer. Pour la simple et unique raison qu’il faut faire passer les intérêts de Maurice Kamto avant ceux des camerounais. Car si des alliances sereines et sincères sont établies avec les véritables acteurs politiques de terrain, le MRC aurait pu reconstituer la force qui avait fait mordre la poussière au système BIYA en 1992. Mais hélas ! Il se complait dans son solo.
La dernière actualité autour du boycott des élections a fini de convaincre plusieurs de l’égoïsme qui anime les hommes du sommet du mouvement. Tout pour le seul Président et rien pour les autres. « Puisqu’ils ont déjà gagné leurs vies, et que leurs familles sont bien situées, ils peuvent se permettre de faire ce qu’ils veulent même si ce n’est pas efficace », nous fait savoir un militant rencontré à l’entrée du siège du MRC à Odza.
Un militant dépité qui est prêt lui aussi à jeter le tablier comme de nombreux autres qui l’ont fait sans crier gare. « Vous savez, si nous nous engageons en politique c’est parce qu’on croit à un Cameroun différent. Mais quand vous constatez que les « vieux » d’ici reproduisent souvent les mêmes schémas dans la gestion interne, il y a des raisons de s’interroger. » Et la dernière sortie de Maurice KAMTO demandant aux militants d’aller à nouveau s’inscrire sur les listes électorales ne va pas pour arranger les choses.
Stéphane NZESSEU