Avec la convocation le 06 décembre prochain du collège électoral en vue de la tenue de l’élection des conseillers régionaux au Cameroun, les réactions de certains partis politiques de l’opposition n’ont pas tardé à inonder les plateformes de communication physiques et numériques. Dans le Social Democratic Front(SDF) par exemple, les militants ont du mal à accorder leurs violons au sujet du boycott ou non de cette autre consultation électorale. Pour le président de la circonscription électorale de Yaoundé 3, l’idéal serait de tourner le dos à la politique de la chaise vide. Il s’est ainsi confié à notre rédaction dans le cadre de cet entretien.
- Les élections régionales vont finalement se tenir au Cameroun le 06 décembre prochain. Quelle est votre réaction à la suite du décret du président de la république relative à la convocation du collège électoral de cette élection?
Pour la première fois dans l’histoire de notre démocratie, le collège électoral pour l’élection des conseillers régionaux a été convoqué par le président de la république. Cet événement politique majeur de la marche vers l’avant de notre système démocratique marquera enfin la mise en œuvre complète des institutions politiques consacrées par la constitution de notre pays.
- Partagez-vous l’avis de certaines personnes qui pensent que le chef de l’Etat a mis la charrue avec les bœufs?
Oui! Il y a lieu de regretter, d’une part, que cette élection ait été convoquée alors que la qualité de conseiller municipal est encore contestée à certains membres du collège électoral, en égard au contentieux post électoral encore pendant devant la cour constitutionnelle. D'autre part, que le décret fixant le nombre de conseillers régionaux par département et par catégorie se soit gardé de prendre en compte les femmes, les jeunes et même la personne handicapée.
- Au sein de votre parti, vous faites partie de ceux qui combattent fermement l’option d’un boycott. Peut-on comprendre les fondements de votre position?
Il importe d’éviter de prêter le flanc au boycott. Deux raisons au moins peuvent être évoquées pour soutenir cette nécessaire prudence. Premièrement, la ligne idéologique du SDF est comme celle de la grande majorité des camerounais. La méthode républicaine qui a toujours caractérisée notre parti oblige que nous répondions à l’appel nationaliste, en prenant une part active à ce rendez-vous historique qu’offre les prochaines élections régionales.
Deuxièmement, il faut bien convenir que l’enjeu des élections régionales se situe dans le contrôle de la scène politique et partout de la chaîne de gestion du pouvoir et de satisfaction des besoins immédiats des populations camerounaises. Il va donc sans dire que, c’est le bien d’expression par excellence dont devrait se servir le SDF pour créer une véritable démarcation avec la gestion des autres partis comme c’est déjà le cas dans les exécutifs communaux. Cela a le mérite de fidéliser notre base électorale et de conquérir les indécis.
- Au-delà de votre position actuelle, il y a ce débat sur une éventuelle alliance avec le MRC de Maurice Kamto qu’en est-il exactement ?
Le SDF a une histoire politique au Cameroun et celle-ci renseigne à suffisance sur les conséquences immédiates et lointaines du boycott des échéances électorales. Si l’on fait froidement le bilan, ces conséquences ont largement pour effet d’affaiblir notre parti et n’ont pas véritablement servi à la construction du jeu démocratique dans notre pays. Sur un tout autre plan, ce parti concurrent ne partage avec le nôtre, ni l’idéologie, ni la méthode républicaine. Convenons et, il s’en faut, que si en démocratie il est légitime qu’un parti aspire à l’accession à la magistrature suprême, il est difficile de justifier l’irrespect des institutions que l’on souhaite incarner.
- Dites nous, pour sortir, quelle est la situation politique actuelle au niveau de la circonscription dont vous êtes le président ?
Nonobstant les difficultés rencontrées lors de la dernière élection couplée législative et municipale, notre circonscription électorale reste debout plus que jamais mobilisée et prête à remporter avec brio les défis politiques à venir. Sans doute, si le NEC convient de la participation de notre parti aux élections régionales du 06 décembre prochain, nous jouerons notre partition avec satisfaction dans l’intérêt supérieur des populations camerounaises et en particulier de celle des hommes et des femmes de Yaoundé III qui nous renouvellent sans cesse leur confiance.
Convocation du Collège Electoral : Le point de vue du Mouvement Réformateur (Entretien)