Un seul point était inscrit à l’ordre du jour : la situation sécuritaire qui se fait de plus en plus préoccupante, avec l’assassinat cruel de jeunes enfants et, pour Samuel Billong – président du MR, la seule personne apte à mettre un terme à cette situation est le Chef de l’Etat. Il l’a d’ailleurs relevé à maintes reprises dans son discours de circonstance :
« Notre appel au Président Paul Biya, Chef de l'Etat à peser de tout son poids, pour l'arrêt des violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n'a pas été entendu…
Son silence et son apathie face aux horreurs de la guerre apparaissent comme des facteurs favorisant la poursuite du drame que vivent les populations dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-ouest et la Nation dans son ensemble…
L'engagement direct et visible du Chef de l'Etat est sans nul doute incontournable pour l'extinction de cette crise grave ».
Samuel Billong, dans la même logique, prétend que : « Le Président Biya n'est visible aujourd'hui qu'à travers des formules alambiquées du Secrétaire Général de la Présidence de la République par lesquelles il passe des instructions aux membres du Gouvernement y compris au Premier Ministre, Chef du Gouvernement… Ceci atteste d'un grave disfonctionnement institutionnel au sommet de l'Etat ».
Vacances de pouvoir au sommet de l’Etat
Pour le président du Mouvement Réformateur, cela ne fait l’ombre d’aucun doute, et, il parait selon lui, «Essentiel et urgent d'apporter une réponse pertinente au problème de la vacance du pouvoir au sommet de l'Etat, pour envisager de manière décisive le rétablissement de la paix dans les régions en crise et de répondre légitimement aux défis dont la Nation fait face… ».
Car, « Continuer à entretenir la situation d'incapacité criarde au sommet de l'Etat ne peut que conduire au pourrissement des crises sécuritaires, socio-politiques et à plomber encore plus la situation socio-économique du pays ».
Tout en relevant, entre autres l'inhumanité des auteurs du massacre des enfants innocents et des autres horreurs sur le théâtre de la crise anglophone, le Mouvement Réformateur :
« Appelle à nouveau au cessez-le-feu dans les régions anglophones ;
Dénonce l'entêtement des autorités gouvernementales à promouvoir l'option militaire au détriment d'un véritable dialogue républicain pour mettre un terme au martyr des populations dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest;
Renouvelle sa sympathie aux populations meurtries de ces régions qui en plus des affres de la guerre dont elles sont victimes, doivent faire face à une campagne de communication inconséquente visant à les criminaliser en laissant croire à l'opinion publique que celles-ci soutiennent, financent ou protègent les bandes armées ;
Appelle la Nation à s'unir et à s'engager courageusement et sereinement dans la recherche d'une solution concertée à la vacance manifeste du pouvoir au sommet de l'Etat… ».
Nicole Ricci Minyem