En plus des sanctions d’emprisonnement, la loi a également prévu le paiement d’une amende comprise entre 300 000 Fcfa et trois millions de Fcfa.
Le Cameroun dispose désormais d’une loi qui va sanctionner toute personne, reconnue coupable de tribalisme et auteur de discours haineux. Le mardi 24 décembre 2019, Paul Biya le Président de la République a promulgué le texte réprimant le discours de haine et le tribalisme. Il s’agit pour être plus précis de la loi portant modification de l’article 241 du Code Pénal.
Ledit texte précise les punitions qui doivent s’appliquer à une catégorie de personnes. Ces personnes sont les fonctionnaires, les leaders politiques et religieux, les membres d’organisations non gouvernementales (Ong), les hommes de médias. Pour ce qui est des hommes d’organe de presse, il est prévu une amende qui peut atteindre 20 millions de Fcfa. Cette amende est appliquée pour toute personne reconnue coupable d’outrage à la tribu par voie de presse. Toutefois de façon générale, la loi a prévu un à deux ans d’emprisonnement pour toute personne trouvée coupable.
A titre de rappel, le projet de loi sur le tribalisme a été déposé au Parlement au cours de la dernière session ordinaire de novembre. Il a reçu un accueil assez mitigé au sein de la classe des intellectuels. D’aucuns ont pensé qu’il pourra prêter à confusion dans son application. D’autres ont indiqué qu’elle est salutaire, vu la multiplication et la proportion que gagnaient déjà les discours de haine et le tribalisme.
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« La révision de la loi est salutaire. Pour ceux qui pensent que l’avenir sera plutôt sombre en ce sens que cette nouvelle disposition légale est susceptible d’altération et entraînera d’autres pratiques d’exclusion plus pernicieuses, c’est de l’ordre de la probabilité, connaissant l’appétence de certains à défier les lois. Seulement, avec le climat social relativement tendu, il faut rester attentif à comment cette disposition sera accueillie et surtout comment les gens vont se l’approprier : tout l’enjeu de sa réussite est bien à ce niveau-là : il faut connaître et respecter la loi », a confié à Apa news, le chercheur à la Fondation de géopolitique Paul Ango Ela, Joseph Owona Ntsama.
Liliane N.