Dans un communiqué diffusé dans la presse ce 25 novembre 2021, la Ministre déléguée à la présidence de la République chargée du Contrôle supérieur de l'Etat, Mbah Acha Rose Fomundam convoque Lazare Atou, promoteur du cabinet éponyme, et huit autres personnes pour « affaires urgentes les concernant ».
Selon Mbah Acha Rose Fomundam, ces personnes doivent se présenter le lundi 29 novembre 2021 à 10 heures à la porte A15 du secrétariat permanent du Conseil de discipline budgétaire et financière des services du Contrôle supérieur de l’État. C’est à cette instance que sont souvent convoqués les gestionnaires publics soupçonnés de fautes diverses ou de malversation financière.
Le Consupe a ainsi décidé de passer à l’étape des auditions dans le cadre du contrôle de la gestion des actifs de trois ex-sociétés d’État (Office national de commercialisation des produits de base [ONCPB], Office national des ports du Cameroun [ONPC] et la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun [Régifercam ou RNCFC]) par le Gabinet Atou.
Dans son communiqué Mbah Acha Rose Fomundam précise qu’elle convoque « les acquéreurs des immeubles entre 2006 et 2021 », dans le cadre des travaux de la mission spéciale de contrôle et de vérification de la gestion des actifs résiduels de l’ex-ONPC, instruit par le chef de l’État.
Si l'on s'en tient à l'actualité, il est clair que cette convocation au Consupe se déroule dans un environnement conflictuel. Lazare Atou, administrateur général de son cabinet, a saisi, le 8 novembre 2021, le président du tribunal administratif du Littoral de deux requêtes contre le ministre délégué à la présidente de République chargé du Contrôle supérieur de l’État. La première est un sursis à exécution de sa correspondance du 17 septembre 2021 relative à l’audit de la gestion des actifs des ex-ONCPB, ONPC et RNCFC et la seconde, un recours contentieux en annulation de la même correspondance.
Rappelons également qu'en juillet 2019 M. Atou s’était déjà opposé à une mission du Contrôle supérieur de l'Etat. En effet, arguait-il, qu’une mission de cette institution avait déjà séjourné dans son cabinet pendant six ans (2012-2017) en vue de la vérification de la gestion depuis 2006, de l’ensemble de ce patrimoine public évalué à plusieurs milliards de FCFA. Son rapport a été adressé au Tribunal criminel spécial (TCS), indique M. Atou. Ce dernier, affirme déjà que ledit rapport « truffé d’accusations mensongères de malversations » dirigées contre son cabinet.
Innocent D H