C’est dans une lettre qui fait le tour des rédactions que l’opinion publique découvre la réalité des manœuvres qui ont cours dans la préfectorale pour influencer négativement le déroulement de la démocratie dans notre pays. Les préfets et sous-préfets pèsent de tout leur poids pour choisir les dirigeants à la place des populations.
Le sous-préfet MFOPOU ALIYOU, administrateur civil principal, est en colère. Le sous-préfet de l’arrondissement de Bazou est sorti de sa réserve et a choisi de casser tous les codes qui régissent le fonctionnement de la préfectorale pour charger son patron, le préfet du NDE. Au cœur de ses dénonciations, les manœuvres opérées au cours des élections législatives et municipales de février 2020. Le sous-préfet ne cache pas son rôle malsain dans cette opération de discrimination des candidats de l’opposition. Il nous apprend :
« Lors de la période préélectorale du double scrutin législatif et municipal du 09 février 2020, j’ai mis sur pied une stratégie afin de faire désarçonner l’opposition et faire de Bazou le sanctuaire du RDPC à travers une délivrance sélective des certificats de domicile. Vous avez mis les pieds dans le plat en délivrant les certificats de domicile en mes lieu et place, sous le fallacieux prétexte que vous avez reçu un appel de la Présidence de la République. Vous avez même dépêché votre deuxième adjoint à Bazou pour se substituer au Sous-préfet pourtant présent. Quel texte vous confère ce pouvoir ? »
Il poursuit en affirmant qu’« après le double scrutin législatif et municipal au cours duquel l’arrondissement de Bazou a réalisé les meilleurs résultats, vous m’avez accusé injustement d’avoir demandé à la commission communale de supervision d’inscrire dans son procès-verbal que ses travaux se sont achevés le 11 février à 4 heures du matin, afin que la session de plein droit ait lieu le deuxième mardi après la proclamation des résultats, c’est-à-dire le 25 février 2020. »
Il continue sa série de dénonciation en faisant savoir comment l’impartialité d’ELECAM a été entamée dans sa circonscription administrative. « Vous avez convoqué le Chef d’antenne ELECAM de Bazou pour la menacer et la cribler d’injures. Vous lui avez intimé l’ordre de changer la date de fin des travaux inscrite dans le procès-verbal afin que la session de plein droit se tienne le 18 février 2020, à des fins inavouées, en violation flagrante du code électoral et de l’indépendance de cette institution. »
Véritablement, si nous sommes dans un Etat de droit, ces affaires ne devraient pas restées impunies. La justice doit se saisir de ces dénonciations et punir les concernés pour ces cas patents de fraudes question de diffuser un meilleur message aux camerounais et aux partenaires de notre pays.
Stéphane NZESSEU