Le président de la République vient de prendre plus d’un observateur à contre pied. Alors que plusieurs camerounais l’attendaient sur d’autres dossiers ou dans une posture va-t-en guerre, le Chef de l’Etat a à nouveau fait profil d’homme de paix.
Le discours que vient de prononcer le Président Paul BIYA ce mardi soir restera longtemps gravé dans l’esprit de tous ceux qui avaient affublé le chef des armées de tous les noms au lendemain des différentes adresses où il annonçait des lendemains difficiles pour les terroristes séparatistes.
Dès l’entame de son discours, Paul BIYA a commencé par énumérer les différentes actions menées par le gouvernement de la république pour que la paix revienne dans les régions du Nord-Ouest et du Sud ouest. Les actions pour solutionner les revendications des avocats et des enseignants, les recrutements dans la magistrature, la réforme de l’ENAM, du gouvernement avec la création d’un ministère dédié à la décentralisation et d’autres institutions créées pour apaiser les populations des régions en crise. En suivant l’évolution de son propos, on percevait effectivement que le gouvernement de la république a fait bien plus que ce que demandaient les populations en crise. Toutes choses qui donnaient de se dire que l’Etat en a fait suffisamment pour que la paix revienne. Or au même moment, des groupes armés par des camerounais vivants à l’extérieur continuent de semer la terreur et la désolation dans les villes et villages du Nord Ouest et du Sud Ouest.
Au point où on pouvait aisément se dire que le Chef de l’Etat allait cette fois ci appeler à un renforcement des moyens de répressions des différents groupes qui sévissent dans ces régions. Mais que non !
Paul BIYA, malgré tous les appels à la paix et au dialogue lancés aux séparatistes a cette fois ci sortie le grand jeu : le Grand dialogue national. Une fois de plus, le Président de la République fait appel à la meilleure méthode qui soit de résolution des conflits, le dialogue.
L’on se souvient que la même attitude avait habité Paul BIYA à l’heure de la dispute frontalière entre le Cameroun et le Nigéria. Le mendiant de la paix, alors qu’il était dans son droit, alors que la Cour Internationale de Justice lui avait donné raison dans le conflit frontalier, Paul BIYA a toujours choisi la voie du dialogue pour parvenir à la rétrocession des terres occupées par le voisin. Paul BIYA est un homme de paix.
Stéphane NZESSEU