Le syndicat national des chercheurs du secteur public était face à la presse ce mercredi 25 novembre 2020 à Yaoundé. Ils ont tenu à dire leur ressentiment quant à la gestion de leur profession par le gouvernement depuis bientôt 19 ans.
Le statut du personnel de la recherche du secteur public au Cameroun est complètement obsolète et les syndicalistes du secteur public de la recherche en ont exprimé leur ras-le-bol. « Nous voulons qu’on nous mette dans les conditions à même de nous permettre de libérer tout notre potentiel d’innovation », ont-ils déclaré au cours de cette conférence de presse donnée hier à l'hôtel Djeuga Palace de Yaoundé.
Le Syndicat National des Chercheurs du Secteur Public (SYNAC) est clair. L’Etat doit engager le plus tôt la révision du statut des chercheurs comme le demande le Président de la République à travers sa correspondance SG/PR Nro A76/SG/PR du 07 Juin 2001. Mais aussi, il est important que le gouvernement procède au relèvement actuel du budget dédié au financement de la recherche conformément aux engagements internationaux pris par le Cameroun tel que recommandés par les Etats membres de l’Union Africaine, dans le cadre du plan d’action de Lagos de 1980 dont l’échéance avait été fixée en 2010 (allocation de 1°/° du PIB au financement de la recherche.
De plus, les membres du Bureau du SYNAC réunis devant la presse ont dit qu’ils attendent de l’Etat : « l’élaboration et la promulgation d’une loi d’orientation de la recherche et de l’innovation ; la création d’une Agence Autonome de Recherche pour l’Innovation qui serait chargée de la gestion des Fonds Publics dédiés à la recherche, de l’organisation des appels à projets et du suivi de ceux-ci telle que recommandée par le rapport CIRAD relatif à l’étude sur l’économie de la recherche au Cameroun publié en novembre 2014. »
Loin de l’esprit de ces chercheurs l’envie de mettre une pression outrancière sur le gouvernement de la République, au contraire, leur intention est de pouvoir participer pleinement, avec toutes les armes scientifiques nécessaires, au développement de l’industrialisation du Cameroun et par conséquent au développement du pays. Ils ont réaffirmé leur volonté à œuvrer pour relever les défis inhérents à l’industrialisation du Cameroun dans les domaines clés identifiés dans la Stratégie Nationale de Développement et à l’atteinte de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.
D’un autre côté, la situation dans laquelle baigne les chercheurs camerounais est l’une des raisons majeures de la fuite des cerveaux vers les pays qui en demande et qui les encadre. Occasionnant malheureusement une pénurie de chercheurs au niveau national. Vivement que l’Etat fasse le pansement et arrête la saignée.
Stéphane NZESSEU