Selon Repères, un journal camerounais, les personnes qui travaillent à la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale (Cemac) comptent sur le sommet extraordinaire de Yaoundé pour changer la gouvernance du gabonais.
C'est depuis 2017 que Daniel Ona Ondo est nommé président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique central (Cemac). Précédemment il est premier ministre du Gabon. Des sa prise de fonction pour aller dans le sens du journal Repères, certaines sources annoncent la fin de Cemac, tant le personnage inquiète, mieux il suscite des interrogations.
Selon le journal de feu Richard Touna, près de deux ans, les faits donnent raison. «Par deux fois, les chefs d'Etat sont intervenus. Sous la forme de rappels à l'ordre. D'abord en octobre 2018, puis en mars 2019. Mais rien n'y fait. Il s'entête. Au point d'être traité par la plupart du personnel de « Monsieur dangereux », « cadeau empoisonné pour la Cemac » et « menace pour le Gabon (son pays d'origine, ndlr) », lit-on dans Repères. Plus loin, le journal informe ses lecteurs qu'au sein de l'institution, qu'« il ne respecte ni les procédures ni les autorités communautaires et gère la Commission de la Cemac comme une affaire familiale ».
Le journal poursuit avec une liste de dénonciation. On apprend alors que juste après sa prise de fonction en 2017, Daniel Ona Ondo s'entoure d’une cohorte d’individus recrutés dans un entourage ethnique. Il écarte tous les Commissaires de la gestion et foule au pied la collégialité consacrée par les textes de la Cemac. Selon plusieurs sources bien introduites, il recrute sans respect des procédures, ni du principe d’équilibre. « 32 personnes (4 Camerounais, tous membres de sa belle-famille, 4 Centrafricains, dont une copine, 2 Congolais, 12 Gabonais, 10 Equato-guinéens) », informe Repères.
Le journal pointe aussi du doigt Joëlle Ona Ondo, c'est la fille du président de la commission de la Cemac. Celle-ci occupe le poste de chef de service à la direction de la planification stratégique. Par la suite, elle est promue à un autre poste plus important au sein de la représentation de la Cemac-Ceeac auprès de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique. Ce n'est pas tout, « l’un des neveux de Daniel Ona Ondo, photographe de carrière, est chef de service à la direction de la communication tandis qu’un autre vient d’être nommé sous-directeur à la direction des affaires financières », dénonce une source dans le journal Repères.
Tout ce tralala dans les nominations n'est pas sans conséquence. Le représentant du Cameroun au gouvernement de la Cemac en tant que Commissaire au développement durable, quitte Malabo où est provisoirement installé le siège de l'institution pour Yaoundé. Ceci, « afin de ne pas être complice des malversations d'un haut responsable qui botte en touche les injonctions des chefs d’Etat ».
Comme bilan, on parle aussi des flous dans les marchés publics. « Pour près de 2,25 milliards de FCFA, le président de la Commission de la Cemac engage l'institution dans la réalisation de marchés publics à Bangui, en RCA. D'abord le 2 novembre 2018. La société Ravi Service pond un devis de 200 millions de FCFA pour «surveillance, suivi et contrôle des travaux de réhabilitation des logements du patrimoine de la Commission de la Cemac à Bangui », dénonce le journal camerounais.
En définitif, Repères trouve que le sommet extraordinaire de Yaoundé est l'occasion idoine pour poser tous ses problèmes sur la table des chefs d'État de la sous région. Le but ici est de faire respecter l'orthodoxie managériale et financière. Ainsi, au delà des questions sécuritaires et financières, « l'heure est venue d’arrimer la Commission aux standards internationaux en la matière».