Dans une correspondance adressée à Philémon Zo’o Zame, le Directeur Général de l’ART, Mme Minette Libom Li Likeng décide d’invalider les résolutions prises par le Conseil d’Administration du 30 juin 2020 portant recrutement des personnels au sein de l’Agence de Régulation des Télécommunications.
Voici plusieurs semaines que des informations compromettantes sur les activités de la nouvelle Présidente du Conseil d’Administration de l’Agence de Régulation des Télécommunications, font l’objet de toutes les discussions au sein de l’opinion publique. On se souvient des captures d’écrans de conversations entre Mme Justine Diffo et un de ses collaborateurs. Dans ces communications, Mme la PCA fait des demandes pressantes de 5 millions de Fcfa pour octroyer des places au sein de l’entreprise qu’elle dirige à certains camerounais. Au terme de ces éléments, le ministre des postes et télécommunications a constaté que nombre de ces recrutements ont étaient fait en dehors de la réglementation sur la question. Dans un communiqué qu’elle a fait parvenir au Directeur Général Philemon Zo’o Zame, elle annonce tout simplement l’invalidité de ces recrutements au sein de l’ART. Et pour cause, ces « recrutements effectués directement sans test ni respect du plan d’organisation des effectifs de l’établissement et des besoins réels en ressources humaines lui permettant d’atteindre les objectifs assignés en matières de régulations du secteur des télécommunications, lesquels sont prioritaires dans le domaine. Recrutement des personnes relevant des corps spéciaux sans autorisations. Recrutement avec fort soupçons de corruption ».
Par cette décision, Madame le ministre renvoie dos à dos les deux parties qui semblaient se jeter des peaux de bananes pour chacun faire peser son poids en imprégnant l’entreprise de personnes acquises à un ou à un autre camp. Dans cette affaire, Minette Libom Li Likeng demande simplement que le recrutement des cadres supérieurs se fasse dans le respect des procédures. C’est-à-dire depuis l’appel d’offre national avec les DAO diffusés dans les journaux publics pour permettre la libre concurrence et un minimum de transparence dans la procédure.
Madame le ministre fustige également l’« absence d’un plan de recrutement annuel tenant compte du cadre organique et de l’organigramme de l’ART adoptés lors du Conseil d’Administration du 27 mai et des principes de gouvernance ». Une remarque qui concerne essentiellement les recrutements faits par le DG de l’ART.
Il faut reconnaître que ce n’est pas le grand amour entre la PCA et le DG de l’ART en ce moment. Difficile de savoir si c’est le DG qui est au cœur de la manœuvre pour faire tomber la PCA nouvellement nommé. Mais on ne comprendrait pas pourquoi il en voudrait autant à une dame qui n’a même pas encore fait six mois à la tête de cette institution.
Stéphane NZESSEU