Sans les citer ouvertement, le ministre de la communication demande au travers d’une lettre adressée à Severin Tchounkeu, de « mettre un terme à la production interactive des émissions dont les contenus, de façon récurrente, sont en violation flagrante des dispositions pertinentes de la loi régissant l'activité audiovisuelle au Cameroun ».
L’affaire de cette jeune femme camerounaise, qui a souffert des affres de la guerre dans la région du Sud-Ouest dans les premières heures du conflit, continue de faire couler des ancres au sein de l’administration publique. Arrêtée un dimanche soir en violation de toute règle de procédure, Stéphanie Djomo est aujourd’hui celle par qui risque d’arriver la fermeture de la chaîne de télévision Equinoxe TV. Mais on n’en est pas encore là. Pour le moment, le ministre de la communication René Emmanuel SADI prescrit ce qu’on peut considérer comme étant des mesures conservatoires. Des mesures dont les effets ne sont pas encore mesurables pour l’instant.
Dans sa lettre, le ministre SADI est catégorique. Le témoignage de la dame Stéphanie Djomo est un faux témoignage. « Dans son émission hebdomadaire dénommée "Parole de femmes", édition du mardi 03 novembre 2020, diffusée à 21 heures, et abondamment relayée sur les réseaux sociaux, l'organe de presse audiovisuelle "Equinoxe Télévision", a diffusé de faux témoignages, à la fois pathétiques et émouvants, de concitoyennes se présentant mensongèrement comme des victimes de la situation de crise qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».
Et selon le ministre, le témoignage de dame Stéphanie Djomo n’était rien d’autre que le fruit d'une « imagination théâtrale ». Et la présentatrice de l’émission aurait participé à cette mise en scène. « Cette mise en scène ubuesque, animée par la présentatrice de ladite émission, la nommée Esther Mael Maffowe, a été volontairement orchestrée par la chaine de télévision "Equinoxe " qui de plus en plus outrepasse les limites du champ des libertés publiques, si chères au président de la République, son excellence Paul Biya, par une inobservance criarde des prolégomènes du métier de journaliste, de l'éthique et de la déontologie professionnelles. »
Pour le reste, « s'agissant des allégations mensongères sus-indiquées, des investigations menées par les services spécialisés dans le cadre de l'audition de la dame Djomo Yepmo Victoire Stéphanie, interpelée le 06 novembre 2020, attestent sans le moindre doute, qu'il s'agit purement et simplement d'une manœuvre d'instrumentalisation de l'opinion nationale et internationale.
Au regard de ce qui précède, je vous demande instamment de mettre un terme à la production interactive des émissions dont les contenus, de façon récurrente, sont en violation flagrante des dispositions pertinentes de la loi régissant l'activité audiovisuelle au Cameroun ainsi que des dispositions législatives et réglementaires en vigueur. »
Maintenant, reste à savoir avec précision lesquelles émissions sont donc concernées par la lettre du ministre de la communication.
Stéphane NZESSEU