C’est du moins le vœu auquel aspire l’Union Africaine, qui Mercredi dernier, a choisi Yaoundé, cité politique du Cameroun, comme cadre de réflexion, afin que les différents Etats en proie à la multiplication des conflits frontaliers, saisissent cette opportunité pour parachever l’œuvre de stabilisation et de développement de ces zones.
Ledit Programme ambitionne l’atteinte de trois objectifs :
Appuyer et accompagner les Gouvernements africains dans la délimitation et la démarcation de leurs frontières terrestres et maritimes, en vue de prévenir les conflits et les tensions aux frontières ;
Aider et encourager les Gouvernements africains à renforcer la coopération transfrontalière ;
Développer les mécanismes africains de renforcement des capacités, en matière de gestion des frontières.
Il faut relever que pour plus d’efficacité,
Les cinq Communautés Economiques qui constituent l’Union Africaine, ont mis en place des déclinaisons régionales du Programme Frontières de l’Union Africaine.
Au niveau de la sous-région Afrique Centrale par exemple, ledit projet a été élaboré pour accélérer le processus de mise en œuvre du Programme Frontières de la Communauté Economique de l’Afrique Centrale.
Pour le cas spécifique du Cameroun, les activités sont principalement focalisées au niveau des frontières avec le Congo, le Gabon, la RCA et le Tchad. Le pays espère une extension au niveau de la frontière avec la Guinée Equatoriale.
Les activités dont il est question ici, visent les opérations ci-après: - La démarcation - La réaffirmation ou la réhabilitation des frontières - La densification des bornes frontières - La coopération transfrontalière -Le renforcement des capacités en matière de gestion des frontières.
Orées faites à l’époque coloniale
Concernant les deux premières actions, il convient de noter que les frontières du Cameroun avec les pays limitrophes, ont été délimitées et démarquées pendant la période coloniale, il y a plus de cent (100) ans.
Aujourd’hui, de nombreuses bornes implantées pour marquer la position des frontières sur le terrain ont disparu, sous le fait du temps et de l’homme. Il en résulte une imprécision des tracés, source potentielle de tensions entre les populations frontalières.
Pour éviter cet état de choses, l’Union Africaine et la CEEAC ont constaté qu’il est impératif et urgent de restaurer les tracés frontaliers en réimplantant les bornes frontalières.
S’agissant du cas particulier des frontières fluviales
Il est de toute évidence nécessaire de réitérer les règles qui encadrent le tracé des frontières, de sensibiliser les populations ainsi que les Autorités frontalières, sur la nécessité de respecter lesdites règles.
Concernant la coopération transfrontalière
Il est apparu indispensable de consolider les relations de bon voisinage, qui existent déjà entre les Autorités Camerounaises et les populations frontalières, en concevant puis en mettant en œuvre, des actions susceptibles de développer les interactions positives entre ces dernières et les autres acteurs locaux.
Le but visé étant de donner aux uns et aux autres, la possibilité de relever localement de nombreux défis auxquels ils font face, sans nécessairement attendre la réaction des pouvoirs centraux. Ces défis, sont d’ordre économique, social, culturel et sécuritaire.
Quant au renforcement des capacités
Il s’agit d’une part, de relever les capacités opérationnelles des administrations en charge des questions de frontières, en les dotant des équipements conséquents et d’autre part, de former les experts et autres personnels intervenant dans le domaine des frontières.
Nicole Ricci Minyem