Alors que le 26 Décembre se rapproche à grands pas, le débat fait feu de tous bois et, nombreux sont ceux qui estiment que :
« Les multiples attaques subies par le Président de la République viennent de la décision qu’il a prise en rédigeant des clauses plus profitables au pays dont il a la charge et en bottant en touche, la volonté permanente affichée par la France de spolier le Cameroun de ses richesses… ».
De nombreux écrits révèlent par ailleurs que le premier Président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo avait signé les accords post – indépendance, notamment ceux portant sur les questions de Défense, en présence de deux français : Jacques Rousseau et Georges Becquey.
Il s’agit :
Informer la France de la politique que les politiciens camerounais entendent suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, ainsi que des « mesures qu'ils se proposent de prendre pour l'exécution de cette politique »…
Par ailleurs, la France en 1960 et en 1974, avait introduit des clauses qui indiquaient que le sol et le Sous Sol Camerounais leur appartient exclusivement et qu’elle se réservait l’exploitation de ses richesses naturelles
« Le Cameroun doit réserver en priorité, la vente de ses matières premières et produits stratégiques à la République française, après satisfaction des besoins de sa consommation intérieure, et s'approvisionner en priorité auprès de la France…
Faciliter, au profit des forces armées françaises, le stockage des matières premières et produits stratégiques; et lorsque les intérêts de la défense l'exigent « limiter ou interdire leur exportation à destination d'autres pays ».
Ces accords indiquent une liste de matières premières dites stratégiques qui « appartiendront de fait à la France tant qu’ils seront découverts sur le sol camerounais, notamment : les hydrocarbures liquides et gazeux, l'uranium, le thorium, le lithium, le beryllium, l'hélium, les plantations de cacao, de café, de coton… ».
Et de préciser que : « les modifications à cette liste feront l'objet d'échanges de lettres entre les parties contractantes ».
Qu'est-ce qui change entre l’ancien et le nouvel accord ?
Tout d’abord, en 2008, un Projet de Loi est introduit à l ‘Assemblée Nationale et, les Députés modifient la Constitution en levant la limitation du mandat présidentiel, donnant ainsi l’opportunité au Chef de l’Etat de se représenter, sauf qu’à ses partenaires français et américains, il fait croire le contraire et demande qu’avant son départ, « Il faut abolir les accords de défense de la France… ».
Les mêmes sources indiquent qu’ « à son arrivée au Cameroun le 21 mai 2009, François Fillon – premier ministre français qui s’attendait à renouveler les anciennes clauses qui maintenaient le Cameroun dans un étau, trouve que Paul Biya – Président de la République a rédigé de nouveaux accords qui ont été considérés par Nicholas Sarkozy comme un « acte de divorcer bien qu’il ait été contraint de signer ».
De manière plus précise, au-delà des grands principes propres à la diplomatie reprenant pour l’essentiel les accords-cadres de Lisbonne de 2007 entre l’Union européenne et l’Union africaine, il est écrit que :
- Avant, pendant 50 ans, il s'agissait des Accords de défense et de Coopération technique militaire, condamnés à rester secrets. Désormais, c'est plus court, ce sont les "accords de partenariat de défense.
- Toute la partie de contrainte pour le Cameroun et des matières premières dites stratégiques devant revenir automatiquement à la gestion de la France a tout simplement été supprimée des accords.
Le nombre maximum de militaires français est de 15 et ils doivent s’occuper uniquement de la logistique dans un accord de 5ans renouvelable. Il est même indiqué que si un militaire français vient au Cameroun former les Camerounais, il est obligé de porter la tenue militaire camerounaise et non française.
Cependant, Sarkozy jusqu’à la fin de son mandat ne va pas soumettre ce texte au parlement français et il faudra attendre 2012, avec la venue au pouvoir de François Hollande, pour que cela se fasse.
Nicole Ricci Minyem