Le poisson est l’aliment protéique qui tend à être le plus consommé au Cameroun. Et pourtant, sa production relève encore du domaine archaïque. Ceux qui s’intéressent à cette activité n’intègrent pas toujours les données qui peuvent leur permettre de migrer vers l’industrialisation de leur secteur.
C’est la raison pour laquelle, les études sont menées au ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales, pour que l’activité piscicole explore d’autres méthodes afin d’ajouter une plus value aux produits aquacoles ou halieutiques. Les spécialistes pensent au marketing des produits, à leur transformation ainsi qu’à leur valorisation tant sur le plan national qu’international, en intégrant le principe selon lequel un bon industriel est celui qui produit ce qu’il va vendre et non celui qui vend ce qu’il produit. Ce qui permet d’éviter l’échec.
La Valorisation des Produits Aquacoles.
Ici, il n’est simplement pas question pas question de transformer ou encore d’apporter une plus value aux produits piscicoles. La Valorisation intègre totalement l’aspect marketing, celui de la transformation ainsi que la vulgarisation.
Avant toute chose, il est conseillé de mener une enquête environnementale, une étude de marché. Cela demande par ailleurs d’établir un programme pour la vulgarisation des produits et en perspective, de créer un cadre dans lequel les clients potentiels peuvent trouver des produits frais. D’autant plus qu’il a été démontré que le poisson d’élevage est celui dans lequel on retrouve toutes les valeurs nutritionnelles. Il est en outre soumis à un contrôle, tout au long de la période de production. C’est ainsi que l’on pourrait facilement avoir le tilapia, les silures, le chlarias …
Des types de poissons qui peuvent remplacer le maquereau par exemple, péché en haute mer et qui ne bénéficie que d’un contrôle sensoriel, le Cameroun ne disposant pas des laboratoires d’analyse au niveau des ports.
Transformation des Produits Aquacoles et Halieutiques
Avant de se lancer dans une activité comme celle là, les promoteurs des fermes aquacoles pensent qu’il est important pour eux d’intégrer tous les enjeux, liés à ce domaine d’activités. Notamment les avantages et les inconvénients. On observe encore qu’au Cameroun, le fumage et le séchage sont les méthodes les plus usuelles, même si la deuxième action ne rencontre pas le même engouement que le premier. Des projets sont néanmoins en étude pour étendre les possibilités à offrir un plus large échantillon de produits transformés aux consommateurs, par exemple le saucisson de poissons, les conserves de poissons, des brochettes de poissons. Ce sont des spéculations qui peuvent rejoindre la braise.
En citant le cas précis du séchage, il s’avère que cette méthode fait intervenir deux facteurs. L’application simultanée de la fumée qui a un effet d’anti oxydant et améliore la saveur et, la chaleur qui a un effet antiseptique.
Il est toutefois important de relever que l’utilisation des mauvais combustibles peut ne pas donner l’effet escompté et causer des maladies aux éventuels consommateurs. Et, c’est à cela que l’on s’expose lorsqu’on demeure dans le monde archaïque. Avant de réguler son utilisation à cause de la baisse de la biomasse, le bois de mangrove a longtemps été conseillé parce qu’il est un incubateur naturel. Aujourd’hui, il a été remplacé par le bois issu des arbres fruitiers, à l’exception du safoutier qui a une sève toxique.
Pour passer à l’industrialisation, les producteurs pensent à la création d’une structure dans laquelle ils pourront proposer leurs produits afin de favoriser et de faciliter la commercialisation de ces derniers.
Nicole Ricci Minyem