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Serge Bertrand Ekobena Ngounya, jeune camerounais spécialisé dans la confection de jus naturels

lundi, 25 février 2019 16:00 Nicole Ricci Minyem

C’est en 2014, que le jeune entrepreneur s'est  approprié ce conseil du président de la République qui demandait à ses jeunes compatriotes d’oser. Il a, en compagnie de quelques personnes, résolu de se lancer dans la transformation des jus de fruits naturels. Nous l’avons rencontré à Promote et, dans cet entretien à bâton rompu, il nous livre quelques uns de ses secrets

 

 

-         Parlez nous de vous

Je suis Serge Bertrand Ekobena Ngounya, Ingénieur en Industrie Agro – Alimentaire, formé à l’IUT de N’Gaoundéré.

 

-         Pouvons-nous en savoir plus sur votre entreprise ?  

L’entreprise a pour nom : Ben’s SARL, ou encore Société des Boissons Exotique et Naturelle. Nous nous sommes lancés il y’a très peu de temps dans la transformation des fruits en Jus de fruit naturel et, nous avons l’une des plus larges gammes de produits, constitués de 21 parfums et, dans les tous prochains jours, nous allons lancer le 22ème, parce que certains sont en cours de développement.

 

-         Pouvez – vous en énumérer quelques uns ?  

Nous avons le Corossol, le Gingembre, l’Oseille communément appelé Foléré, le Jus de Baobab à l’ananas, le Baobab nature, les Fruits de la Passion, le Citron, le Citron à l’ananas…

 

-         Qu’est ce qui vous a amené à vous lancer dans cette activité ?

Qu’est ce qui m’a poussé, je ne vais pas vous cacher, il y’a d’abord une déception personnelle. Du fait d’avoir travaillé dans certaines entreprises agro – alimentaires dans lesquelles certaines règles n’étaient pas respectées du tout.

 

Mais, je pense que ce qui est important de relever c’est beaucoup plus la passion, ce feu dévorant qui m’anime et qui me pousse à offrir à mes consommateurs, des boissons rafraichissantes et riches. L’amour que j’ai pour mon métier. J’ai pensé qu’à un moment, il est important de proposer quelque chose de différent, d’utiliser les ressources que nous avons à notre portée. Vous savez, dans notre pays, après une étude récente que j’ai mené, je me suis rendu compte que plus de la moitié des fruits cultivés et commercialisés finissent dans les bacs à ordures. Un véritable gaspillage, à mon humble avis alors, qu’on peut en faire tellement de choses. J’ai donc pensé que pourquoi ne pas les rentabiliser ? Ils sont nombreux, ces jeunes qui sont désœuvrés, alors qu’il y’a toute cette richesse qui reste inexploitée, même si on peut, dans une certaine mesure, noter peut être «  l’ignorance » de tout ce qu’on peut retirer de ces fruits, pour ne citer que cet exemple, qui nous entourent. Vous convenez avec moi que le Cameroun est l’un des rares pays dans lequel on a des fruits en toute saison.

 

A mon sens, le secteur Agro – alimentaire est un levier important pour l’économie dans notre pays, c’est un autre élément de motivation personnel pour moi.

 

-         Comment se déroule le processus de transformation des fruits en jus ?

Déjà, le processus de transformation utilise un procédé semi – industriel (Semi automatisé). Cela signifie que rien ne peut se faire sans l’intervention de la main de l’Homme.  Vous savez, ce qui est véritablement important pour moi, la philosophie  que je veux véhiculer à travers mon activité est de conserver l’aspect traditionnel de notre savoir faire, tout en proposant au public, des produits de qualité.

Nous avons mis en place, une petite unité de production qui n’est pas très développé, pour l’instant à l’instar de celles des brasseries du Cameroun mais, c’est en projet et nous sommes convaincus de pouvoir atteindre nos objectifs.

 

-         Existe-t-il des éléments nutritionnels qui sont pris en compte pour ceux qui consomment vos jus ?

Les études ont prouvé que la consommation des jus de fruits naturels a un impact positif pour la santé. Si on prend le curcuma que je produis, il est avéré qu’on peut soigner pas moins de trois cent maladies en le consommant, notamment certaines formes de cancer. Le baobab, un autre exemple est plus riche en calcium que le lait…

 

 A l’école, nous avons travaillé avec les nutritionnistes, des diététiciens qui nous ont transmis leur savoir. Et, je n’ai pas arrêté ma collaboration avec eux aujourd’hui.  

 

-         Vous employez combien de personnes ?

Pour le moment, nous sommes au nombre de six mais, nous comptons agrandir cet effectif.

 

-         Quels sont les étapes que vous avez traversé, depuis 2014, date à laquelle vous vous êtes véritablement lancé ?

Il est peut être important de préciser que c’est depuis que je suis à l’université que cette idée m’est venue. C’était en 2011. J’ai pris la décision de me former et, je tiens particulièrement à le relever, le problème que nous avons dans notre pays, est celui de la formation. Il est important de proposer au public, des produits de qualité, faits par des professionnels.

 

J’ai passé cinq années de dur labeur à l’Université et Dieu merci, j’en suis sorti, nanti de mon diplôme d’ingénieur. C’est par la suite que j’ai décidé d’acquérir de l’expérience au sein de certaines entreprises de la place. Pour la petite histoire, dans certaines de ces structures qui m’ont employé, j’ai été appelé à mettre toute l’unité de production ; du début à la fin de la chaîne. Mes services étaient parfois requis dans le département commercial.

 

Malheureusement, il y’a des faits assez dérangeants notamment parmi les chefs d’entreprises. Plus haut, j’ai relevé cet incident malheureux que j’ai vécu et qui m’a servi de déclic. J’ai été victime d’un accident de la circulation, alors que j’étais employé. Le patron de cette entreprise ne m’a donné aucun contrat de travail, je n’avais pas d’assurance maladie, en fait, il y’a un certain nombre de choses que je défendais et, comme il n’a pas voulu souscrire à certaines de mes légitimes demandes, j’ai pris la résolution de me lancer. Je me suis posé la question de savoir que si d’autres ont fait, pourquoi pas moi ?

 

-         Dites nous, quelle est la différence entre vos produits naturels et ceux que l’on propose dans certains kiosques et ailleurs ?

Je peux dire, sans risque de me tromper que les jus de fruits proposés en bordure de route représentent un danger pour les consommateurs, en ce sens où les règles d’hygiène ne sont pas respectées. Non seulement, les règles d’hygiène et même celles des bonnes pratiques de production qui ne sont elles pas respectées.

 

Et, une autre différence, notoire celle là, c’est que mon produit est en cours d’obtention de certificat de conformité auprès de l’ANOR, ce que les autres n’ont pas. Lorsque les produits sont manufacturés chez moi, il y’a un protocole qui est mis en place et, l’hygiène est la première chose sur laquelle mes collaborateurs et moi, ne transigeons pas.

 

¨Par ailleurs, tous les jus que nous produisons n’ont pas de sucre à l’intérieur, n’ont pas de conservateur. C’est du cent pour cent naturel. L’expérience acquise ailleurs m’a amené à comprendre qu’en traitant bien le produit, en appliquant certains systèmes de production, on parvenait à conserver ces produits, au moins pendant six mois.

 

-         En dehors des difficultés d’ordre personnel que vous avez relevé tout à l’heure, avez-vous eu à faire face à d’autres problèmes qui auraient pu mettre un terme à vos ambitions ?

Vous savez, les obstacles on les rencontre tous les jours et, l’obstacle majeur de tout jeune entrepreneur c’est le manque de financement. Tout ce que j’ai réussi à donner comme résultat aujourd’hui provient d’un financement propre. A un certain moment, on est vraiment limité dans nos actions, nos déploiements dans la ville et, plus grave nous n’arrivons pas à produire tel que nous l’aurons souhaité.

 

Il y’a également le problème des emballages. Il y’a certaines sociétés dans notre pays, qui ont le monopole des emballages primaires. Vous allez vous rendre compte que vous pouvez avoir plus d’une dizaine de producteurs mais qui ont un même standard de bouteilles. S’il était possible d’avoir des partenaires qui peuvent nous en proposer de différents, ce serait une bonne chose.

 

-         Avez-vous pu bénéficier d’un accompagnement, depuis que vous vous êtes lancé dans l’entreprenariat ?

Bien évidement. Il y’a le Fond National de l’Emploi qui me soutient. J’ai parallèlement engagé des démarches auprès de certains départements ministériels et, je suis confiant.

 

-         Vous avez pris part à la dernière édition de la foire promote. Quel est votre sentiment ?

Les sentiments sont mitigés. Moi personnellement j’ai gagné sur le plan relationnel. J’ai pu avoir pas mal de contacts, des contrats ont été signés et, le plus gros c’est la livraison d’une centaine de cartons par semaine…

 

Cette édition a toutefois, à mon humble avis entaché par un manque d’organisation. Je n’ai pas retrouvé u réel engouement, comme lors des précédentes éditions.

 

-         Quels sont vos ambitions à plus ou moins long terme ?

A court terme, nous comptons doubler, voire tripler notre production, acquérir de nouveaux équipements, qui  vont nous permettre d’augmenter justement notre production. Nous pensons aussi recruter du personnel. A l’avenir, nous envisageons également bâtir une unité moderne de production.

 

-         Dans quelle ville du Cameroun peut- on retrouver les boissons Ben’s ?

Nous avons signé un contrat avec une entreprise de la place, qui nous a accordé certaines facilités de transit.

 

-         Un dernier mot ?

Oui, nous sommes  à la recherche des partenaires, de tout ordre.  Par ailleurs, je ne peux que demander à mes frères de ne pas avoir peur de se lancer et, qu’ils sachent que l’avenir nous appartient à nous les jeunes, nous devons travailler pour notre pays, nous devons aimer notre pays. Nous devons éviter de prendre part aux troubles qui vont venir freiner le développement de notre pays. Il faut croire en ses rêves, croire en son potentiel, croire au fait qu’on a toutes les qualités qui vont nous permettre de nous réaliser, parce qu’en entreprenariat, si vous n’avez pas une dose de patience, mais surtout d’amour pour ce que vous faites, vous allez abandonner. Etre ouvert à la critique et se recycler après la formation.

 

Entretien mené par Nicole Ricci Minyem

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