En présentant le programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2019, le premier ministre, Philémon Yang (photo) a affirmé le 21 novembre au Parlement, que l’Etat a œuvré en 2018, à la promotion de l’emploi décent à travers la création de 437 653 emplois nouveaux dans le secteur moderne de l’économie.
«Cette performance a été atteinte grâce aux multiples opportunités offertes par les différents recrutements dans la fonction publique, les forces de défense et de sécurité, et dans les collectivités territoriales décentralisées», a déclaré le premier ministre, ajoutant que ces emplois ont été également favorisés par la mise en œuvre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique décidé par le président de la République.
«La promotion de l’emploi décent a également bénéficié de l’action conjuguée des programmes et projets gouvernementaux, ainsi que du suivi de la main-d’œuvre dans divers grands chantiers publics, y compris ceux de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2019», a conclu M. Yang.
Seulement, en comparant avec les données sur l’emploi en 2017, il apparaît une baisse (35 650 emplois) relative aux nouveaux emplois favorisés par le gouvernement en 2018. En effet, le président de la République, Paul Biya, dans son traditionnel discours le 31 décembre l’année dernière a déclaré que 473 303 emplois jeunes ont été recensés en 2017.
Avec les nombreux projets en cours d’implémentation, 2019 s’annonce plus prolifique en termes de création d’emploi. Par exemple, en implémentant la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde récemment élaborée avec le concours de la coopération allemande, le gouvernement camerounais pourrait créer un peu plus de 1000 emplois dans le domaine de la transformation de cette culture des zones chaudes.
Dans le détail, apprend-on, 550 emplois pourraient être créés dans la transformation (décorticage) de l’anacarde (noix de cajou), au cours de la période allant de 2019 à 2023, dont 70% des emplois pour les femmes. Le même nombre d’emplois pourrait être créé dans la transformation de la pomme d’anacarde en jus, apprend-on.
Entre la production et la transformation, la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde projette la création de 151 650 emplois au total, sur une période de 5 ans. Mais, pour parvenir à ce résultat, il faudra réussir à créer 150 000 hectares de plantations d’anacardiers, dans les bassins de production du pays que sont principalement les trois régions septentrionales du Cameroun et la région de l’Est.
Dans la mise en œuvre de ce projet, l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) via son centre de Wakwa a procédé en septembre dernier à la distribution de ces plants qui permettront aux populations de diversifier leurs activités génératrices de revenus.
En rappel, le gouvernement camerounais a adopté, le 17 octobre 2018, à Yaoundé, la capitale du pays, le document sur la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeur de la filière anacarde (noix de cajou) dans le pays, avec le concours de la GIZ, l’organisme en charge de la coopération allemande.
Le document, qui dresse un état des lieux exhaustif de cette filière encore embryonnaire, explore également toutes les pistes (disponibilité des terres, dispositif institutionnel pour la promotion de la culture de l’anacarde, problématique des plants, les acteurs, les ressorts de la transformation, les financements, etc.) visant à faire de l’anacarde un produit de rente aussi important au Cameroun que le cacao, le café ou encore le coton.
Otric N.