Actuellement au Cameroun, les Petits producteurs locaux, notamment ceux qui font dans la transformation des produits cosmétiques, des aliments et autres artisans n'ont pour certains, aucune vision de leurs produits à moyen terme.
Ils ne semblent pas maîtriser les notions basiques de distribution et de marketing opérationnel, se dispersent dans des produits disparates et, produisent par suivisme sans avoir assimilé la notion de gammes.
Ces manquements ou alors défaillances, ont été relevé lors d’une conférence – débat, organisée dans le pavillon Industrie de Promote ce mardi. D’après le promoteur de la marque Bicamax, seuls ou en groupe, ceux qui fabriquent les épices le matin, les jus de fruits à midi et les savons le soir gagneraient à mieux orienter leurs aspirations, afin de faire de chaque produit, l'objet d'un département spécifique dans une entreprise et plus tard, peut-être, d'une filiale, parce qu’il est impossible de contraindre les distributeurs à vendre des produits d'une entreprise qui fabrique mal 10 produits divers.
Dans la note d’informations qui a été remises aux participants, il est noté qu’il serait bien plus simple, pour les petits producteurs locaux de fabriquer d’abord les produits basiques d’un domaine pour se faire la main. Pour ceux qui ont par exemple choisi le cosmétique, ils peuvent dans un premier temps, vendre la Vaseline, puis la Glycérine et enfin une Crème ou une Pommade. Tous cela sur une cadence annuelle dans une période minimale triennale. Ces produits sont des produits cosmétiques de conditionnement et peuvent complétés par d’autres comme le Talc. Il ne nécessite en général que l’embouteillage ou un mélange sommaire, pas de machine onéreuse. Juste la logique et le marketing et vous êtes rapidement sur le marché.
Pour le promoteur de la marque Bicamax : « la gamme sera complète pour chaque produit et l’espace sera plus grand sur un rayon de supermarché à Yaoundé, j'aurais eu l'espace exacte pour une boite. Soit 5 cm si je n’avais pas une gamme complète. Mais avec un ensemble cohérent et des prix commençant à 200 F, j'ai eu près de 75 cm gratuit pour exposer ces produits. Exploitez tout le filon de sa gamme, c'est la Clé. Si j'avais demandé cet espace selon les us et coutumes de la grande distribution, j'aurais payé un loyer mensuel ».
Les Distributeurs aiment vendre les Produits cohérents ayant une marque connue ou aspirant à l'être dans une démarche visionnaire dès le départ. Ceux qui sont considérés comme de petits producteurs, doivent se concentrer sur ce qui les fera avancer, gagner beaucoup d’argent pour être là dans 100 ans et être bien référencé ou accepté par les Grands distributeurs qui arrivent déjà partout en Afrique.
Selon les experts assis parmi les panélistes, l’emballage est d’une importance avérée mais, il n’en reste qu’une des quatre composantes du Mix Marketing. Il est demandé aux petits producteurs, de se concentrer sur les meilleurs circuits de distribution, de donner des prix abordables à leurs potentiels clients et de s’évertuer à faire une bonne communication…
Pour les accompagner dans la commercialisation de leurs produits, il existe au Cameroun, un outil de trésorerie appelé dont le fonctionnement a été présenté au cours de cette conférence débat : Nantissement de stock. C’est une méthode qui leur permet de faire un constant du stock de produits disponible dans une entreprise. Ensuite, un contrat de nantissement est signé avec un notaire ou la coopérative dans laquelle le petit producteur est affilié ou alors, un banquier. Si Le stock est conséquent, il va recevoir une partie de sa valeur pour continuer la production en attendant le payement des factures.
Nicole Ricci Minyem