Dans un communiqué publié le 21 mai dernier, le ministre des Marchés publics, Ibrahim Talba Malla accuse ces structures « d’avoir abandonné les marchés qui leur étaient attribués au cours des exercices allant de 2014 à 2017 ».
Le ministre des Marchés publics, Ibrahim Talba Malla, nettoie le secteur des marchés publics au Cameroun. Les entreprises qui n’ont pas respectées leur part du contrat, alors que l’Etat avait déjà mis à leur disposition des fonds publics, ont été mises à l’écart dans le cadre du processus d’assainissement de ce secteur d’activité. Près de 334 prestataires au total, sont désormais interdits de soumissionner à la commande publique pour une durée de 2 ans. Elles sont accusées d’avoir abandonné les chantiers entamés.
Dans un communiqué signé le 21 mai dernier, le ministre des Marchés publics relève « que les marchés ayant fait l’objet d’abandon au cours des exercices 2014, 2015, 2016 et 2017, sont résiliées au tort, frais et risque des entreprises titulaires ». Ce communiqué, précise que « pendant la période d’interdiction, ces sociétés ne pourront ni faire acte de candidature, ni co-traiter, encore moins sous-traiter sauf dérogation spéciale, tout ou partie des prestations objet de la commande publique, sauf dérogation spéciale exclusivement accordée par le ministre en charge des Marchés publics. »
Cette décision a été prise trois mois, après que le ministre ait accordé 21 jours à ces prestataires, majoritairement des petites et moyennes entreprises (Pme) locales pour reprendre leurs prestations, dont l’effectivité devait être attestée par un ordre de service dûment signé par le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué. C’est la énième fois que les entreprises sont exclues de la commande publique. En 2016, 122 sociétés défaillantes avaient été résiliées… selon certains observateurs, ces entreprises suspendues, changent parfois de nom afin de décrocher de nouveaux contrats pendant leur période de suspension.
Dans une étude réalisée en 2015, l’Agence de régulation des marchés publics a révélé que les projets de construction des salles de classe et des autres édifices publics représentent à eux seuls plus de la moitié des abandons, soit 55,8%. Suivis des projets d’électrification rurale et des forages qui représentent 32,7%.
Marie MGUE