La chancelière Angela Merkel a annoncé mardi la création d'un fonds d'un milliard d'euros censé favoriser les investissements de petites et moyennes entreprises (PME) européennes en Afrique, au moment où l'Allemagne cherche à réduire le flux de migrants de ce continent vers l'Europe.
Dans la pratique, ce nouveau fonds servira à octroyer des prêts et des fonds propres aux PME européennes et allemandes qui souhaitent investir en Afrique et des fonds propres pour les PME africaines. En parallèle, un réseau offrant des conseils aux investisseurs potentiels sera créé, notamment pour aider les entreprises allemandes sur place.
«Ensemble, nous voulons envoyer aujourd'hui un signal clair: la volonté d'avoir un voisinage bon et profitable entre l'Afrique et l'Europe. Pendant de nombreuses années nous avons été très concentrés sur l'Asie, je pense qu'à l'avenir le regard doit davantage se tourner vers l'Afrique», a déclaré la chancelière lors d'un sommet à Berlin sur les investissements privés en Afrique, appelée «Compact with Africa», créé lors de la présidence allemande du G20 l'an dernier et à laquelle participent douze pays africains.
La chancelière a fait du développement de l'Afrique une des grandes priorités de son mandat et multiplie ces derniers mois les déplacements sur place. Elle cherche notamment par ce biais à réduire le flux de migrants en provenance de ce continent vers l'Europe, une question sensible à l'origine de ses difficultés politiques depuis trois ans.
L'investissement en Afrique a de beaux jours devant lui. C'est en tout cas ce que laissent penser les conclusions du baromètre annuel de Havas Horizon qui étudie la perception et les intentions des investisseurs à propos du continent. Et s'il y a un sujet sur lequel ils sont – presque – tous d'accord, c'est celui de la croissance africaine.
Près de 92 % des sondés sont en effet très optimistes quant aux perspectives économiques en Afrique, et 80 % d'entre eux envisagent même d'y renforcer leurs positions à l'horizon 2023.
L'émergence de la classe moyenne, l'amélioration du climat des affaires, le dynamisme démographique et la diversification économique engrangée récemment dans certains pays comme l'Angola sont autant de facteurs ayant valorisé les flux privés en direction du continent.
Des investissements financiers de plus en plus en provenance d'Asie ou du Moyen-Orient, au détriment des investisseurs européens et américains. Grande gagnante de cette course aux investissements directs étrangers (IDE), la Chine. En 2017, l'empire du Milieu est en effet devenu le principal contributeur du continent.
Otric N.