Les membres du conseil d’administration ont présenté les statuts régissant l’organisation au Minepia, jeudi dernier à Yaoundé.
Les producteurs de poisson du Cameroun ont désormais une corporation. Depuis quelques jours, ils ont mis sur pied l’Interprofession aquacole au Cameroun (IPAC). Jeudi dernier, les 15 membres du conseil d’administration de l’instance, conduits par leur président, Robert Fotso, sont allés se présenter officiellement au ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), le Dr. Taïga.
A en croire Cameroon Tribune, c’est à bras ouverts que le Minepia a accueilli ce nouveau-né du secteur pastoral au Cameroun. Ce d’autant plus que sa venue intervient, comme il l’a souligné, dans un contexte marqué par des importations encore massives de poisson, soit 200.000 tonnes par an, pour combler la faible production nationale. Ce qui fait perdre au Cameroun environ 170 milliards de F chaque année. C’est justement pour faire face à cette inadéquation entre l’offre et la demande nationale en poisson de table que les exploitants de la filière ont voulu mutualiser leurs actions afin de produire du poisson en quantité et en qualité.
L’IPAC qui compte à ce jour 60 membres a officiellement été créée dans la ville de Mbalmayo, siège de l’organisation le 1er juillet dernier à l’occasion de sa première assemblée générale consultative. Elle a une durée de vie de 99 ans et est constituée de trois collèges regroupant chacun les industriels, les artisans et les techniciens. A part le conseil d’administration, l’IPAC est constituée d’un bureau exécutif élu pour six ans et constitué de 10 membres coiffés par un secrétaire permanent, Nathanaël Edima. Les statuts adoptés ont été remis au Minepia.
Rappelons que la quantité de poissons produits au Cameroun est passée de 252 214 tonnes en 2014 à 292 675 tonnes en 2018. Soit une augmentation quantitative de 40 461 tonnes en l’espace de quatre ans. C’est une progression annuelle de 1000 tonnes de poissons au cours de la période sous revue.
Selon le Minepia, cette augmentation correspond à 98 % de la cible fixée par le Cameroun en 2020. Cette progression, aux dires du ministère, se justifie par les nombreuses actions menées : un meilleur contrôle de la face maritime, la réduction des pertes post-capture et le développement d’une aquaculture commerciale, la poursuite de la lutte contre la pêche illicite pour laquelle une convention a été signée avec le ministère de la Défense. Le Minepia cite également, entre autres raisons, la professionnalisation des jeunes que l’on a intéressés aux activités de pêche et la promotion de l’aquaculture intensive.
Otric N.