Le port fluvial de Garoua est désormais un temple d'enrichissement illicite de certaines gros gandouras et grosses vestes qui prennent à monnaie de singe l'opinion public.
Officiellement fermé, beaucoup de bruit de casseroles se sont fait entendre ces derniers temps au port de Garoua. A l'origine, les actes de boulimie exacerbée de l'argent dont font montre certains individus qui tapissent dans l'ombre, et dont l'objectif est de faire la peau à la fortune publique. Le port qui auparavant faisait la fierté du Nord-Cameroun et partant le septentrion, est devenu un lieu où se jouent habituellement des calculs égoïstes bien savants, et où des centaines de millions de nos francs disparaissent dans des poches sans aucune sorte de redevance.
Ceci, sous la complicité des services de la douane, et des responsables de la communauté urbaine de Garoua. En effet, Ce qui attire le plus le visiteur lorsqu'il débarque pour la première fois à Garoua est sans doute le pont sur la Bénoué et le fleuve qui porte le même nom. Un fleuve desséché de deux tiers par le climat très chaud selon les spécialistes. Non loin de ce pont, de nombreux bâtiments construits à l'époque coloniale. Nombreux d'entre eux ne servent plus que d'ornement, car, une bonne partie est fermée. D'autres servent d'entrepôts aux nombreuses organisations et sociétés de la place.
Le quai où stationnaient les navires est encore visible et a même servi lors des récentes inondations. Interrogées, des sources bien introduites dénoncent les « manigances » qui se déroulent au port, devenu depuis, la vache à lait de quelques autorités de la ville de Garoua. Certes, les activités ne sont plus à leur niveau florissant d'avant, mais les activités du port fluvial ne sont pas aux arrêts. « Ce port a encore la possibilité de renflouer les caisses de l'État pour le bonheur de tous si et seulement si, le gouvernement décide de lui donner un nouveau souffle en vidant ses profondeurs de sable et surtout en permettant à l'État et non à un individu comme c'est le cas en ce moment, de le gérer tout seul », suggère une source soucieuse de l'équité dans le partage du gâteau national.
Business à plein temps
Chaque semaine en effet, de nombreuses pirogues, 4 voire 5, y déchargent du carburant, des cartons de bonbons, de biscuits ou encore des chaussures venus du Nigeria. Tout comme le riz, des huiles et bien d'autres denrées prennent la voie fluviale pour rallier Yola au Nigeria. Sauf que ces transactions ne bénéficient qu'à une poignée de personnes.
Félix Swaboka