C’est ce qui ressort du bilan dressé par Michel Ngapanou, le Directeur général de la société d’Hygiène de salubrité et du Cameroun.
Les problèmes de trésorerie toujours décriés entre Hysacam et les Communautés urbaines et l’Etat du Cameroun ne sont pas du tout clos. Il convient d’indiquer ici qu’Hysacam est signataire de convention de partenariat avec une vingtaine de villes camerounaises dont Douala et Yaoundé, les deux grandes métropoles. Cette collaboration est toutefois difficile, débouchant sur des retards de paiement de prestations par les partenaires d’Hysacam.
Selon le Directeur général (Dg) de l’entreprise chargée de collecter les déchets ménagers, le nettoyage, le balayage des rues, places et marchés et de l’ingénierie urbaine auprès des collectivités territoriales décentralisées, il y a un équivalent de 7 mois d’arriérés enregistrés dans les caisses. «Lorsqu’on prend l’ensemble des villes, Hysacam réclame l’équivalent de 7 mois d’arriérés de paiement de nos droits», a déclaré Michel Ngapanou sans donner le montant réclamé.
Cette entreprise le plus souvent soulève ce problème pour justifier le fait que les villes camerounaises soient parfois prises d’assaut par les ordures. Par exemple en 2017 le montant total de la dette publique réclamée par Hysacam s’élevait à plus de 14 milliards de FCFA, soit 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise qui faisait face à un ralentissement de ses prestations et à des arriérés de salaires du personnel. La situation alarmante a obligé le gouvernement camerounais à décaisser, fin décembre 2017, la somme de 6 milliards de FCFA au profit d’Hysacam. Restant 8 milliards de FCFA.
A titre de rappel en janvier 2018, un appel d’offres a été lancé pour mettre fin au monopole détenu par HYSACAM dans ce service de collecte et de ramassage des déchets. Ledit appel concernait la ville de Yaoundé. Interrogé par la Crtv radio le 15 janvier dernier, Arnaud Philippe Ndzana, conseiller technique à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), a donné des détails sur ledit appel d’offres. «Le ministère des Marchés Publics a lancé un appel d’offres publié dans le journal des marchés publics. Ledit appel comprend trois lots : la ville (de Yaoundé Ndlr) est découpée en deux parties. Chaque partie a un lot et le 3è lot concerne le transfert et le traitement des ordures à Nkolfoulu (la décharge Ndlr)», a-t-il expliqué.
En décembre dernier, Philippe Ndzana soulignait déjà qu’«il s’agit d’un appel d’offres international sans limitation du nombre de prestataires. Les populations de Yaoundé produisent plusieurs milliers de tonnes d’ordures ménagères par an et on n’en ramasse que 60% alors que les autres 40% se retrouvent la plupart du temps dans les cours d’eau et proviennent généralement des zones enclavées qui ne sont pas accessibles aux camions d’HYSACAM».
Cet appel d’offres avait été rendu public alors que l’unique prestataire à ce jour dans le secteur, avait repris le service depuis le versement, il y avait quelques jours par l’Etat d’une partie de sa dette..
Liliane N.