C’est pour répondre à cette interrogation, qu’une table ronde se tient à partir de ce matin, dans la sale des conférences du système des Nations Unies pour l’Egalité des Sexes et l’Autonomisation de la Femme (Onu Femmes).
Objectifs
Pendant deux jours, les participants, venus de divers secteurs, vont entre autres réfléchir sur les mécanismes qu’il convient de mettre en place, afin d'accroître la capacité du SSN du Cameroun, dans la rédaction et la mise en œuvre de la stratégie d’engagement des utilisateurs des statistiques de genre; mais aussi de promouvoir un dialogue effectif et efficace entre producteurs et utilisateurs des statistiques officielles sur le genre
Thématiques proposes dans le cadre des exposés et des échanges
Pratiques actuelles de production des statistiques officielles sur le genre au Cameroun : Défis et perspectives
Pratiques actuelles de production des statistiques officielles sur le genre au Cameroun : Défis et perspectives
Pratiques actuelles de diffusion des statistiques de genre auprès des utilisateurs (Société Civile, Universitaires, Administrations, PTF, Citoyens...) : Défis et perspectives
Défis dans l’accès aux statistiques officielles sur le genre au Cameroun par les différents utilisateurs .
S'engager avec des groupes d'utilisateurs des statistiques de genre
Contexte
Le suivi de l’Agenda 2030 nécessite une quantité sans précédent de données et statistiques diffusées à un large éventail d'utilisateurs. A cela s’ajoutent l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et les plans nationaux de développement. Les systèmes statistiques nationaux (SSN) participent à divers efforts pour répondre aux demandes en données de ces différents Agendas, par exemple en mettant en place une plateforme nationale de données sur les indicateurs des objectifs de développement durable (ODD), et en produisant et diffusant d’importantes quantités de données et informations statistiques.
L'un des défis auxquels sont confrontés ces SSN, et en particulier les INS, consiste à faire participer systématiquement et stratégiquement les divers utilisateurs des statistiques officielles. Une stratégie pour promouvoir et renforcer le dialogue entre producteurs et utilisateurs des statistiques officielles devrait être axée sur les utilisateurs des données des instituts et systèmes statistiques nationaux, et indiquer de quelle manière les INS et les SSN encouragent et promeuvent l’engagement des utilisateurs en tant que moteur d’amélioration de la pertinence des produits statistiques. Ceci est crucial à l'ère des objectifs de développement durable pour au moins deux raisons.
Premièrement, puisque les données n’existent pas en vase clos, l’évaluation de la performance et de la pertinence des SSN implique souvent la capacité à répondre aux besoins et aux attentes des utilisateurs. Un dialogue efficace entre producteurs et utilisateurs des statistiques officielles peut permettre aux entités des SSN de prendre le pouls de leurs utilisateurs et de développer des mécanismes pour répondre de manière appropriée aux besoins spécifiques.
Deuxièmement, l'amélioration de la technologie et la multitude des modes de consommation des données aujourd'hui signifient que les méthodes traditionnelles de diffusion, telles que les tableaux statistiques et les publications elles-mêmes, ne sont plus suffisantes. Conjugué au fait que la demande en données a considérablement augmenté - des décideurs aux étudiants en passant par les journalistes – ce constat oblige les bureaux de la statistique des pays à envisager de multiples modes de communication pour une grande variété d'utilisateurs aux besoins divergents.
Contexte national
Au Cameroun, les activités du système statistique national, appelé ici système national d’information statistique (SNIS), se sont beaucoup orientées vers les producteurs des statistiques officielles, ne prenant pas adéquatement en compte la dimension utilisation. Par conséquent, les correspondants dans les administrations du SNIS ne parlent principalement que production.
Les représentants des administrations participant aux activités de coordination du SNIS organisées par l’INS ne sont pas toujours au fait de ce qui fait que leurs administrations soient aussi considérées comme utilisatrices des données pour répondre de manière adéquate aux besoins en données des politiques et stratégies de développement nationales, ainsi que les engagements internationaux. Il en est de même des autres groupes d’utilisateurs que sont les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), la société civile, les médias, ainsi que les chercheurs et les universitaires. Ceci pourrait expliquer des déphasages entre les activités statistiques inscrites dans la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) et les besoins de suivi des divers programmes de développement dans une administration.
Cette situation qui concerne la statistique en général est plus criarde lorsqu’on parle des statistiques de genre. En effet, dans le SNIS, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille est le seul interlocuteur en ce qui concerne les statistiques de genre. Or dans l’architecture du système, celui-ci est plus considéré comme producteur de telles statistiques. Ceci étant, le Minproff ne peut à lui seul porter la question de genre dans le système de diffusion des statistiques officielles.
Resultats attendus
A l’issue de cette concertation, Il serait davantage question de ressortir avec des stratégies sur comment améliorer le cadre de dialogue producteurs-utilisateurs existant en y intégrant la dimension genre. Davantage, les utilisateurs des statistiques de genre doivent avoir pris conscience des mécanismes d’interaction avec le SSN, et le SSN intégré les besoins des utilisateurs en matière de statistiques de genre.
Nicole Ricci Minyem