Selon la note de l’exécution budgétaire du gouvernement camerounais, les recettes pétrolières s’élèvent à 343,6 milliards FCFA à fin septembre 2018.
Ces recettes pétrolières, selon cette note sur l’exécution budgétaire, sont en hausse de 59,1 milliards (+20,8%) par rapport à fin septembre 2017, essentiellement du fait de la progression de 41,2% des cours mondiaux du pétrole en glissement annuel. Dans les faits, le cours moyen du pétrole s’établit à 73,4 dollars le baril, en hausse de 41,2% par rapport à la même période de 2017.
Les ressources issues dans la vente du pétrole contiennent 283,7 milliards FCFA de redevance pétrolière tirée de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et 59,9 milliards FCFA d’impôts sur les sociétés pétrolières. Par rapport aux 324,7 milliards FCFA de prévision pour les neuf premiers mois, elles enregistrent un taux de réalisation de 105,8%.
En comparant avec les données enregistrées à la même période en 2017 – 195,5 milliards F CFA -, ce résultat correspond à une hausse de 24,7 milliards de F CFA (environ 37,5 millions d’euros).
Parmi les facteurs ayant contribué à ce résultat, le Minfi évoque essentiellement « l’augmentation de 35,6% en glissement annuel des cours mondiaux du pétrole, qui se situent en moyenne à 70,7 dollars le baril, soit 19,3 dollars au-dessus du prix retenu dans la loi de finances 2018».
Le budget de l’Etat camerounais – tel qu’arrêté dans l’ordonnance du 04 juin 2018 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 20 décembre 2017 portant loi de Finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2018 – se chiffre à 4689,5 milliards de FCFA. La loi de Finances adoptée fin 2017 tablait initialement sur 4513,5 milliards de FCFA.
Les recettes pétrolières, selon l’ordonnance, devraient contribuer au budget de l’Etat 2018 à hauteur de 469 milliards de F CFA, contre 387 milliards de FCFA pour la loi de Finances votée en décembre 2017.
Pour l’exercice budgétaire 2019, l’Etat table sur 450 milliards de FCFA de recettes pétrolières. Ces recettes sont constituées: de la redevance versée par la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et l’impôt sur les sociétés pétrolières. Notons que la redevance SNH est prévue à concurrence de 357,7 milliards de FCFA répartis comme suit : 321,7 milliards de FCFA issus du pétrole et 36 milliards de FCFA du gaz.
Par ailleurs, a indiqué le ministre des Finances Louis Paul Motaze, «la projection de la redevance est basée sur une production de pétrole à 24,5 millions de barils, un cours du baril à 68,8 de dollars, environ 41000 FCFA, soit environ 38000 FCFA avec 3,5 dollars de décote, soit un prix du baril camerounais à 65,3 dollars, et un rapport de change de un dollar pour 555,1 FCFA». Hormis ces recettes propres de l’Etat, les emprunts et dons seront également sollicités afin de compléter l’enveloppe budgétaire.
Les recettes non pétrolières, quant à elles, sont de 2 047,9 milliards FCFA à fin septembre 2018 contre 1 887 milliards à fin septembre 2017, soit une augmentation de 160,9 milliards (+8,5%) entre les deux périodes. Comparativement aux 2 150 milliards de prévision, elles sont en retrait de 102,1 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 95,2%. Cette sous-performance résulte de la sous-réalisation enregistrée au niveau des recettes fiscales.
L’enveloppe projetée en 2019 s’élève à 3 079,5 milliards de FCFA, incluant 2 058 milliards de FCFA d’impôts et taxes, 841,5 milliards de FCFA de recettes douanières, et 180 milliards de FCFA de recettes non fiscales. Ces prévisions, sont faites, a expliqué Louis Paul Motaze, «sur la base d’un Produit Intérieur Brut (PIB) non pétrolier nominal de 5,8 % associé à l’impact positif des nouvelles mesures fiscales et douanières envisagées qui devraient rapporter 61,5 milliards de FCFA dont 40 milliards pour la Direction Générale des Impôts et 21,5 milliards pour la Direction Générale des Douanes».
Otric N.