Le ministère de la Forêt et de la faune (Minfof), informe qu’au cours de l’année 2018, les bénéfices nets réalisés par l’ensemble des intervenants dans la commercialisation du bois-énergie au Cameroun sont estimés à 117,42 milliards FCFA pour le charbon de bois. Ces bénéfices peuvent plafonner à 152 milliards FCFA si on ajoute les charges du personnel et les ventes de bois dans les zones urbaines.
En effet, selon le Minfof, la consommation annuelle du bois-énergie dans les zones urbaines est estimée à 2 203 496 tonnes pour le bois de feu et 356 530 tonnes pour le charbon. Le tout pour un chiffre d’affaires évalué à 188,33 milliards FCFA/an. Les populations autochtones, quant à elles, consomment 4 millions de tonnes/an de cette énergie pour une valeur de 77,8 milliards FCFA.
Seulement, le Minfof note que, «la contribution de la filière bois-énergie aux revenus de l’Etat reste marginale, alors que des sommes pouvant atteindre 1 milliard FCFA sont prélevées aux acteurs de la filière, par les réseaux de parafiscalité». Ce ministère estime que pour améliorer la filière, il est souhaitable de reconnaître l’importance économique/stratégique du bois-énergie et de lui donner une place conséquente dans le sous-secteur forêt-faune, la loi forestière et l’administration forestière.
Il faut le dire, la demande d’énergie de la population s’accroît. Dans les zones rurales ou périurbaines, le bois apparaît comme la première source de combustible, voire la seule. Plus de 84% de ménages camerounais utilisent le bois-énergie comme principale source de combustible, renseigne l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun, dont le pays est disposé à montrer son modèle de gestion de cette filière.
L’Honorable Jean Jacques Zam Coordonnateur du Repar Cameroun indique que l’écosystème généreux du Cameroun rencontre plusieurs problèmes. Parmi lesquels on peut citer la dégradation et la déforestation, l’inégale répartition sur le plan national et les changements climatiques.
Fort de cela il convient donc de réfléchir sur une meilleure organisation de la filière. Il faut la rationaliser et la valoriser. Le Cameroun a mis en place des réformes qui ont conduit entre autres à la mise sur pied du Programme sectoriel Forêt Environnement (Psfe) et à la création d’un Ministère, celui en charge des Forêts et de la Faune.
Le dialogue parlement/gouvernement ayant été élargi aux experts en la matière et aux haut-commis de l’Etat, les assises doivent pouvoir aboutir à «la pérennisation et le développement des fonctions économiques, écologiques et sociales des forêts, dans le cadre d’une gestion intégrée, assurant de façon soutenue et durable la conservation et l’utilisation des ressources et des écosystèmes forestiers», a précisé Hilarion Etong, représentant de Cavaye Yéguié Djibril le président de l’Assemblée nationale, à la cérémonie protocolaire de l’évènement qui s’est déroulé à l’hémicycle du palais de verre de Ngoa ekelle, en marge de la session plénière de juin qui court à sa fin.
C’est donc sur l’initiative du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (Repar), que le parlement s’est entretenu avec les membres du gouvernement sur la problématique du bois-énergie. Le dialogue qui s‘est étendu sur deux jours à savoir les 4 et 5 juillet 2018, a été élargi aux partenaires au développement du Cameroun, à l’instar de la coopération allemande et à quelques acteurs de la filière bois-énergie.
Otric N.