C’est l’aboutissement d’un partenariat entre l’Etat du Cameroun et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), dont l’accord a été conclu il y’a quelques heures, afin de peaufiner dans les jours qui viennent, les contours de ce programme.
Un défi, qui à quelques jours de l’atteinte de cette première phase semble ne pas avoir comblé les attentes. Les résultats sont visibles, palpables et suscitent beaucoup d’inquiétude au sein de la famille des économistes, qui semblent d’ailleurs pessimistes. Le chiffre de croissance obtenu au cours des neuf dernières années est en deçà de 4% et aucune ligne n’a bougé pour laisser croire que le taux de chômage a bougé d’un iota, depuis 2010.
C’est l’une des raisons fondamentales pour laquelle le gouvernement a pensé à une nouvelle orientation, un élan plus stratégique, sur lequel travaille Pau Tasong, Ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Panification et de l’Aménagement du Territoire, représentant de la partie camerounaise et, Jacques Boyer, le représentant de l’organisme des Nations Unies en charge des problèmes relatifs à l’enfance. Les deux partenaires envisagent de mettre en place, les mécanismes qui vont permettre de tracer beaucoup plus aisément, les dépenses publiques.
A travers une enquête dont le résultat va permettre d’assurer un meilleur cadre de vie aux populations, singulièrement les plus vulnérables. Un accent va être mis sur les réalités sociales qu’elles vivent au quotidien, notamment à travers l’accès à la santé, à l’éducation, à l’hygiène, à un environnement sain, à l’eau …
La troisième enquête sur le suivi de la dépense publique et la satisfaction des bénéficiaires dans les secteurs dont certains ont été cités plus haut, vient quelques années après celles qui ont été faites entre 2003- 2004 et ensuite 2009 – 2010. Elles avaient été menées successivement dans le cadre de l’élaboration du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) et, celui relatif au Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE).
C’est une enquête qui couvre l’ensemble du territoire national et elle va permettre, comme les précédentes:
- De Fournir une évaluation actuelle de la traçabilité de la dépense publique, afin de mesurer les progrès réalisés, dans la gestion des ressources publiques depuis le précédent PETS et, aussi d’identifier les potentielles sources d’inefficacités qui subsistent.
- D’Evaluer la mise en œuvre des mesures retenues dans la matrice d’actions prioritaires issues des PETS 1 et 2, afin d’apprécier dans quelle mesure les acteurs des secteurs de l’éducation et de la santé se sont appropriés les différents outils de suivi et de contrôle des dépenses publiques. Il sera examiné en particulier, la dissémination de l’information sur la provision des services publics dans les deux secteurs sus – cités et, qui sont nécessaires pour engager les citoyens, tout en renforçant la redevabilité sociale.
- D’Apprécier le degré de satisfaction des bénéficiaires des secteurs de l’éducation et de la santé afin de dégager des orientations pour améliorer l’accès et la qualité de ces services.
Le document de stratégie pour la croissance et l’emploi, dont l’implémentation est en cours au Cameroun depuis 2010, a pour objectif premier, de faire du Cameroun, un pays émergent à l’horizon 2035. Durant la première décennie (2010 – 2020), les indications étaient données à travers ce qui sert de boussole pour toutes les actions gouvernementales, d’augmenter substantiellement le taux de croissance national du produit intérieur brut de 5,5% en moyenne chaque année. Une politique qui devait à terme contribuer à réduire le taux de pauvreté monétaire d’environ 30% en valeur relative, en faisant passer ce dernier de près de 80% à 50%.
Nicole Ricci Minyem