Henri Eyebe Ayissi le Ministre de l’Agriculture et du développement rural a signé deux accords contractuels avec deux partenaires financiers.
Pour relancer les activités de la Cameroon Development Corporation (CDC), deuxième employeur après l’Etat au Cameroun, il faut débourser la somme de 80 millions de FCFA. Car ladite relance passe par le rajeunissement des plantations, la fourniture des engrais, l'acquisition des équipements, la formation du personnel, la rentabilisation des exploitations et l’accroissement de la production. Le 9 novembre 2018 a donc marqué un tournant important pour cette société qui est au bord du gouffre. En présence du Haut-Commissaire du Canada, du représentant de l’Ambassadeur de France et des responsables des entreprises chargées de la restructuration de la CDC, Henri Eyebe Ayissi a souligné l’importance des accords contractuels conclus avec l’entreprise française Thyllium Sas et l’entreprise canadienne Innovation Trailer Design. «Nous sommes tous engagés dans un grand challenge, celui du processus de sauvegarde et de relance de la CDC à travers sa restructuration», a-t-il déclaré.
Il convient de souligner que ce projet qui concerne la relance de la CDC est porté par Philemon Yang, le Premier Ministre. Et depuis 2015, une équipe du Ministère en charge de l’Agriculture et du développement rural (MINADER) a assuré la tutelle technique du dossier. Ladite équipe avait comme travail, identifier des partenaires techniques susceptibles de satisfaire les besoins de la CDC. Avec lesdits accords, aujourd’hui la suite de ce dossier revient au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Ce département ministériel doit donc s’occuper de la finalisation du financement qui reste encore en négociation avec les deux partenaires financiers.
A titre de rappel, la CDC est une entreprise dont le sous-secteur d'activités porte sur l’Agro-industrie. Elle est logée dans la région du Sud-Ouest en proie à la crise socio-politique. Généralement prise pour cible par les éléments de la république imaginaire de l’Ambazonie, la CDC connait une situation qui la rapproche de plus en plus de la faillite. D’ailleurs le Groupement inter-patronal du Cameroun dans son tout dernier rapport démontre que cette société va mal.
Il se trouve qu’à l’heure actuelle, sur 29 de ses sites, 12 sont en arrêt total d’activités. D’après des sources, certains desdits sites ont été transformés en des camps de base pour des assaillants armés qui ont délogé les travailleurs. 10 sites ne sont plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité à certaines zones.
Pour ce qui des emplois, 6 124 sont déjà perdus sur les sites en arrêt de production et 5 805 autres relevant des sites partiellement opérationnels sont gravement menacés; ce qui représente 71% de l’effectif total employé par la société. Sept sites seulement, dont deux usines (Tiko et Idenau) et cinq plantations (Debundscha, Missellele, Ndongo, Mondoni et Moquo), sont encore entièrement opérationnels.
Dans son rapport le Gicam révèle que les plantations ne sont plus entretenues ni traitées, laissant libre cours à la propagation des parasites et autres maladies faute de traitements phytosanitaires. «La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements», écrit le Groupement.
Toujours dans le but de procéder à la restructuration de la CDC, cette entreprise fait partie de celles qui seront soutenues avec les fonds issus du 5e emprunt obligataire du Cameroun.
Liliane N.