Le Président de l'Assemblée Nationale a convoqué pour vendredi le 02 novembre prochain, la dernière session de l'année. Une session qui revêtira un caractère particulier, conséquence de la nouvelle configuration du champ politique camerounais.
L'élection présidentielle du 07 octobre dernier a complètement modifier la face de la politique camerounaise. Les résultats publiés par le Conseil Constitutionnel le 22 octobre ont permis d'apprecier la nouvelle reconfiguration du découpage politique au Cameroun. De quoi donner des sueurs froides à plusieurs députés qui ne viendront pas à cette session dans leur indifférence légendaire.
Une session de début de campagne pour les députés.
Désormais, il va falloir mouiller le maillot pour espérer glaner des voix lors de la prochaine législative. Il est donc possible qu'on assiste à une des sessions les plus chaudes et les plus disputées qu'a connu jusqu'ici le parlement camerounais. La raison, les luttes de positionnement, les guerres de visibilité politique. A qui se fera le plus remarqué par les populations comme le défenseur de leurs droits et de leurs intérêts.
La campagne pour les législatives vont démarrer ce vendredi à la faveur de cette session parlementaire. Les honorables qui ont perdu du terrain dans leurs localités au lendemain de l'élection présidentielle vont multiplier les visites parlementaires dans les arrondissements pour essayer de récupérer les terrains perdus. Ce sera le cas précisément des députés issus du Nyong et Kelle, de la Haute Sanaga, du Wouri, du Moungo et de toutes ces localités du centre et du littoral qui ont été très très favorables aux candidats Cabral Libii et Maurice Kamto. Le Mfoundi aussi est dans le même ballotage. Puisqu'on y a enregistré des scores très importants pour le candidat du MRC.
La carte politique du Cameroun a changé. Il faut désormais compter avec le MRC et le parti UNIVERS dans les zones jadis acquis par le SDF, l'UPC, le RDPC ou l'Undp. Et les députés qui se rendront à l'hémicycle ce vendredi en sont bien conscients. Toutefois il y a d'autres grands moments qui vont jalonner cette session parlementaire.
La prestation de serment du Président de la République.
Au plus tard le 06 novembre, le Chef de l'État devra prêter serment devant le parlement réuni en congrès ainsi qu'en présence de tous les corps constitués nationaux. La loi indique que cet acte d'engagement doit se faire dans les 15 jours suivant la proclamation des résultats. Et c'est le Président de l'Assemblée Nationale qui sera le chef d'orchestre de cette cérémonie. Puisque c'est lui qui recevra le serment du Président de la République. Un moment fort pour la nation. Ce d'autant plus qu'elle ne se déroule qu'une fois tous les sept (07) ans.
Cette session est également fondamental en ce sens que le parlement décidera du budget par lequel le nouveau Chef de l'État va inaugurer son septennat. La session parlementaire du mois de novembre est généralement consacrée à l'examen de la lois des finances et à l'adoption du budget de l'État pour le compte de l'année 2019. Une session qui s'ouvrira également avec des absents (des députés décédés). Mais aussi des parlementaires qui auront entre temps changés de manteau politique. Et une question revient dans les échanges entre honorables, celle de savoir si du côté du Sénat on les travaux seront bel et bien dirigés par Marcel Niat Ndjifendi.
Une session à suivre.
Stéphane Nzesseu.