Le ministère des Finances (Minfi) du Cameroun vient de rendre publics les résultats de son enquête sur l’offre et la demande des services financiers au Cameroun, baptisée Finscope. Ce travail a été réalisé au cours de l’année 2017, sur un échantillon de 6826 individus, à travers les 10 régions du pays.
Dans la perspective d’un renforcement des politiques et interventions pouvant générer une croissance inclusive et un développement durable, le gouvernement, à travers la cellule d’exécution du Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de finance inclusive (SNFI), a initié l’enquête de base FinScope.
Cette étude révèle entre autres que 48% des camerounais n’épargnent pas. 12% d’entre eux conservent leurs économies à la maison -- c’est-à-dire qu’ils n’ont pas et/ou n’utilisent pas de mécanismes d’épargne formels ou informels. 21% comptent sur les mécanismes informels tels que l’épargne de groupes (tontines). Environ 14% ont/utilisent les mécanismes d’épargne formels non bancaire et seulement 5% ont et/ou utilisent des produits d’épargne d’une banque commerciale.
Le rapport des camerounais avec le crédit est tout aussi important, selon la même enquête. 78% ont affirmé ne pas emprunter au moment de l’enquête ni auprès des amis, de la famille, ni auprès des fournisseurs des produits financiers formels ou informels. 11% comptent sur les mécanismes informels tels que les prêteurs d’argent (ils n’ont aucun crédit/prêt formel, mais ils pourraient aussi emprunter à des amis et à la famille).
8% comptent sur le crédit venant de la famille et des amis alors 1% ont/utilise des produits de crédit/prêt des autres institutions formelles (non-bancaire), mais ne reçoivent pas des produits de crédit/prêt des banques (il se pourrait qu’ils utilisent également des produits informels de crédit/prêt et/ou empruntent à des amis et à la famille).
Seul 2% des adultes ont/utilisent des produits de crédit/prêt des banques commerciales, les consommateurs utilisant généralement une combinaison de produits et de services financiers pour répondre à leurs besoins financiers.
En outre, toujours selon l’étude, 1% des adultes comptent exclusivement sur les services bancaires et 23% comptent exclusivement sur d’autres mécanismes formels. 26% utilisent une combinaison de mécanismes bancaires et/ou d’autres mécanismes formels et/ou informels pour gérer leurs besoins financiers, indiquant ainsi que leurs besoins ne sont pas entièrement satisfaits par le seul secteur formel.
15% de la population adulte compte uniquement sur les mécanismes informels tels que l’épargne informel et les groupes de crédit pour épargner ou emprunter de l’argent ou couvrir les risques.
L’enquête FinScope est censée fournir des repères crédibles sur le niveau d’inclusion financière et guider les stratégies d’inclusion financière ciblées et focalisées utilisant des données empiriques probantes. Le cadre d’échantillonnage et la pondération des données de l’enquête ont été réalisés par l’Institut national de la statistique (INS).
6.826 entretiens ont été menés par l’INS entre octobre et décembre 2017. Les objectifs de l’enquête FinScope Cameroun 2017 étaient d’appréhender les populations adultes en termes de leurs moyens de subsistance et comment elles gèrent leurs revenus, leurs besoins et demandes financiers, leurs perceptions, leurs attitudes, leurs comportements financiers, leurs répartition démographique et géographique, les niveaux actuels d’accès et d’utilisation des services et produits financiers.
Otric N.