Le ministre des Finances français Bruno Le Maire, a assuré que la France était prête à réformer le franc CFA si les États membres le souhaitaient.
« Nous sommes ouverts, avec le président de la République, à une réforme ambitieuse de la zone franc », a fait savoir le 11 octobre le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, au terme d'une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des pays membres du franc CFA.
« Nous sommes disponibles et nous sommes prêts. Ensuite, c'est aux Etats membres de décider ce qu'ils souhaitent. C'est à eux et à eux seuls », a-t-il souligné, affirmant entendre les attentes des Etats et des peuples sur la réforme du franc CFA, en vigueur dans 15 pays africains répartis en trois zones.
Par ailleurs, il a énuméré les mérites de cette devise, alors que les pays d’Afrique de l’Ouest ont l’intention de se doter d’une monnaie dès l’année prochaine. « La zone franc est un espace de stabilité et de prospérité », a assuré Bruno Le Maire. « Elle permet à tous les États membres de travailler ensemble, d’être solidaires, de faire converger davantage les économies », a-t-il continué. « Être ensemble, ça protège ! C’est vrai pour les États de la zone franc et c’est vrai pour les États de la zone euro », a-t-il encore martelé.
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Il a aussi qualifié d’acquis fondamental la stabilité des taux de change pour la zone franc « à un moment où l’on voit resurgir le risque d’une guerre des monnaies et des changes », rappelant aussi qu’il n’y avait pas d’inflation dans les pays membres. Une mise en garde qu'il faut bien entendu lire à l'aune de l'annonce faite fin juin par les 15 pays de la Cédéao sur la création de leur monnaie commune.
En effet, faisant partie d’un ensemble économique plus vaste, les pays de la zone franc en Afrique de l’Ouest ont déjà lancé l’initiative politique de créer « l’éco », une monnaie qui devrait voir le jour à l’horizon 2020.
Établi en 1945, une quinzaine d'année avant l'indépendance des colonies françaises, la valeur du franc CFA est aujourd'hui indexée sur l'euro ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne, une situation régulièrement taxée de «néo-colonialisme».
Danielle Ngono Efondo